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Actualités - ANALYSE

Elections - La libération change les donnes Controverse sur le découpage du Sud

Et maintenant, les élections. Cela démarre, lentement mais sûrement. Les candidats, surtout ceux ou celles qui se présentent pour la première fois et ont besoin de se faire connaître, commencent à placarder leurs portraits sur les murs de nos villes. Mais la libération du Sud change les donnes. Sautant sur l’occasion, le pouvoir entend couper en deux circonscriptions ce district. «Il n’y a plus aucune raison, affirme un ministre, de faire exception pour ce mohafazat. Même Beyrouth a été divisé en trois, malgré les protestations du chef du gouvernement et des autres pôles concernés qui soutiennent que la capitale, étant le symbole même de la nation, aurait dû rester unifiée. Si l’on maintenait l’unité électorale du Sud, alors que plus rien ne la justifie, les parties qu’une telle mesure léserait pourraient introduire un recours en invalidation auprès du Conseil constitutionnel avec de fortes chances d’obtenir gain de cause». Il y a en effet jurisprudence en la matière. Le 7 août 1996, un arrêt de ce Conseil proclamait ce qui suit : – «Attendu que la crédibilité du système représentatif ne se fonde pas uniquement sur l’égalité dans le droit de vote et prend également en compte la règle qui veut que le découpage des circonscriptions garantisse par lui-même l’égalité dans la représentation politique, Attendu que la jurisprudence constitutionnelle courante en matière d’élection estime que le principe premier qui doit être appliqué dans le découpage des circonscriptions ainsi que dans la représentation politique doit théoriquement se fonder sur une base démographique, afin d’assurer une véritable représentation du district comme des citoyens, Attendu que la présente loi (électorale) a adopté des critères différents pour la détermination des circonscriptions, en suscitant des disparités entre elles et en opérant une distinction entre les citoyens, électeurs ou candidats, Attendu que les règles édictées par l’article 27 de la Constitution perdent leur sens et leur contenu véritables si la loi électorale ne retient pas un seul et même critère pour un découpage des régions à pied d’égalité, il appert qu’il faut abolir l’article de la loi électorale relatif au découpage des circonscriptions». La dernière loi électorale, qui, comme les précédentes, n’en fait qu’à sa tête si l’on peut dire, en foulant aux pieds les dispositions de Taëf comme de la Constitution, justifiait par l’occupation israélienne le maintien du Sud comme circonscription unique. La raison invoquée devenant caduque, «il est nécessaire, reprend le ministre cité, d’amender le texte et nous attendons des députés qu’ils prennent l’initiative d’une proposition dans ce sens». Cet officiel indique par ailleurs que le gouvernement de son côté «doit maintenant veiller à installer des bureaux de vote dans toutes les localités libérées. Il serait injuste de demander aux électeurs de ces régions de se déplacer pour aller voter à Beyrouth ou ailleurs comme en 96. D’autant qu’ils subiraient alors des pressions ou même des intimidations en faveur de certaines listes, ce qui altérerait la liberté du scrutin». «Dans le même sens, souligne encore ce ministre, les Sudistes libérés ne devraient rencontrer aucun problème dans l’obtention de leur carte électorale. Les services publics ont le devoir à ce propos de s’assurer que cette carte a bien été remise à son titulaire par le moukhtar ou par toute personne mandatée à cet effet pour éviter les manipulations». Il reste que la loi électorale suscite bien d’autres appréhensions. «Il faut espérer, soupire un politicien qui reflète également le point de vue de certains pôles religieux, que les meneurs de jeu auront cette fois la sagesse de parachuter dans les listes-autocars des candidats qui aient au moins quelque degré de représentation effective. Dans les législatures précédentes, il y avait une trop forte proportion d’affidés à la solde de leur chef de file et qui n’avaient rien à voir avec la communauté, ou même avec la région, qu’ils étaient censés représenter. Les têtes de listes devraient donc faire attention au choix de leurs associés». Quoi qu’il en soit, selon des sources informées, il n’est pas encore tout à fait exclu que les élections soient reportées d’une bonne année. C’est en effet le vœu exprimé auprès des autorités locales par des parties internationales qui estiment préférable pour la démocratie que le Liban n’aille aux urnes qu’après avoir recouvré totalement sa souveraineté.
Et maintenant, les élections. Cela démarre, lentement mais sûrement. Les candidats, surtout ceux ou celles qui se présentent pour la première fois et ont besoin de se faire connaître, commencent à placarder leurs portraits sur les murs de nos villes. Mais la libération du Sud change les donnes. Sautant sur l’occasion, le pouvoir entend couper en deux circonscriptions ce...