Un immense effort de reconstruction attend les autorités

Un immense effort de reconstruction et de développement attend les autorités libanaises dans la bande frontalière, laissée à l’abandon pendant 22 ans. «Tout est à refaire ici», souligne un homme d’affaires de la ville de Marjeyoun. «L’occupation a coupé le Sud du reste du pays avec toutes les retombées économiques que vous imaginez, le retrait israélien a bouleversé l’économie locale, privant des milliers de gens de leurs sources de revenus», explique-t-il sous couvert d’anonymat. Selon une étude du Pnud, publiée en juillet 1999, une enveloppe de 1,9 milliard de dollars est nécessaire pour mettre à niveau, sur huit ans, l’économie de l’ensemble du Sud et assurer le développement social de la région. Un effort particulier doit être consenti pour la zone qui était sous occupation. Selon les milieux économiques, Israël dépensait annuellement 50 millions de dollars dans la zone. Selon le Pnud, le financement d’un plan de développement doit être soumis à des donateurs et des investisseurs internationaux et régionaux. La fermeture de la frontière devant les travailleurs libanais et la fuite en Israël de milliers d’ex-miliciens et membres de leurs familles portent un coup dur à l’économie dans cette région. Un travailleur touchait par mois 400 à 650 dollars, dont l’ALS prélevait 1 % à titre d’«impôt». Les salaires des miliciens variaient de 700 à 900 dollars. Une semaine après le retrait achevé le 24 mai, les employés des différents services publiques s’employaient à réparer les destructions causées par Israël : rétablissement de l’électricité, réparation de routes et déminage. Mais ces travaux, même s’ils sont jugés nécessaires, ne suffiront pas pour le moment à «mettre du pain sur la table» de nombreux habitants, selon l’expression d’un habitant de Marjeyoun.