Barak court le risque d'être assassiné comme Rabin, selon les colons

Un colon israélien a prévenu hier que le Premier ministre Ehud Barak pourrait être assassiné comme Yitzhak Rabin, le chef du gouvernement tué en novembre 1995, s’il applique «son dangereux programme» dans les territoires palestiniens. «Aujourd’hui, Ehud Barak risque de perdre la vie s’il applique son dangereux programme qui risque de réduire à néant l’œuvre de colonisation et de provoquer le transfert de 100 000 juifs (des territoires palestiniens), car les esprits s’échauffent sur le terrain», a affirmé à la radio publique Shimon Riklin, l’un des dirigeants de la Génération de l’avenir, une organisation de jeunes colons radicaux créée l’an dernier. «Un an avant l’assassinat de Yitzhak Rabin, j’avais prévenu à deux reprises le Shin Beth (le service de sécurité intérieure) que s’il (Rabin) poursuivait sa politique de division du peuple, il pourrait être assassiné», a ajouté M. Riklin. Il a assuré ne pas disposer «de renseignements spécifiques sur un projet d’assassinat» de M. Barak. Yitzhak Rabin avait été tué par un extrémiste de droite à la suite d’une campagne de haine lancée par l’extrême droite religieuse et les organisations de colons, qui l’avaient qualifié de «traître» pour avoir signé les accords d’autonomie d’Oslo de 1993 avec les Palestiniens. La veuve de l’ancien Premier ministre travailliste, Lea Rabin, a estimé que les propos de M. Riklin constituaient des «menaces de mort» et qu’il fallait l’arrêter pour «appel au meurtre». «Mais aujourd’hui, avec les mesures de protection entourant le Premier ministre, qui sont totalement différentes de celles prises pour mon mari, les chances d’un assassin de réussir sont proches de zéro», a affirmé Mme Rabin. Elle a également souligné qu’une «grande partie de la population a compris que pour parvenir à la paix, nous devrons en payer le prix territorial et qu’un jour un État palestinien sera créé». Le ministre de l’Éducation Yossi Sarid a pour sa part estimé que M. Riklin «a fait semblant de lancer un avertissement, alors qu’il exprimait des menaces qu’il faut prendre au sérieux, en vue de tuer une nouvelle fois dans le dos un Premier ministre». M. Sarid a appelé les colons «qui, dans leur majorité, ne partagent pas ces opinions extrémistes, à isoler les pommes pourries».