Pêche miraculeuse à Tyr

Le port de pêche de Tyr regorgeait hier de daurades, de loups et de rougets : pour la première fois depuis 15 ans, les embarcations ont osé s’aventurer en haute mer, la marine israélienne ne violant plus les eaux territoriales libanaises. Sous prétexte de dangers d’infiltrations dans le nord d’Israël par la mer, la marine israélienne empêchait les embarcations de s’aventurer le long d’un littoral d’une cinquantaine de km de long, à plus de deux kilomètres de profondeur. Les vedettes tiraient en l’air pour intimider les pêcheurs ou dans leur direction, déchiraient leurs filets ou les appréhendaient avant de les libérer après interrogatoire, des heures, des jours voire des mois plus tard. Traumatisés, les pêcheurs n’ont osé sortir en haute mer que quatre jours après la fin, mercredi, du retrait israélien. Issam Ali, 45 ans, se frotte les mains. Sa pêche a été miraculeuse. Le petit port de pêche à Tyr n’a pas connu pareille animation depuis des années. Sur les quais, les hommes réparent les filets, des gosses et des femmes les aident et apprêtent les hameçons.