Bande frontalière - Comme dans toute guerre, il y a des exactions lors du retour à la normale, selon le ministère Murr : la gendarmerie veille à la sécurité

La commission ministérielle chargée des affaires du Liban-Sud a tenu hier sa première réunion au sérail de Nabatiyé, sous la présidence du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr. À l’issue de la réunion, M. Murr a évoqué la question de la sécurité : «Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont entamé leur travail au Sud conformément aux consignes du président de la République et du chef du gouvernement. Dorénavant, tout habitant peut se rendre à la gendarmerie en cas de problème. Les FSI effectueront des patrouilles pour assurer la tranquillité et la sécurité de la population». Selon l’AFP, une centaine de gendarmes venus de la région de Tyr ont été déployés jeudi dans la zone évacuée par l’armée israélienne, notamment dans des villages chrétiens frontaliers : Rmeich, Aïn Ebel et Alma ach-Chaab. Les gendarmes ont installé des points de contrôle aux entrées et sur les places des villages. «Comme dans toutes les guerres», a poursuivi M.Murr, «il se passe des exactions lors du retour à la normale. Il est certain que les nouvelles qui arrivent à Beyrouth sont exagérées. Comme vous le constatez, les indications que nous donnons aux mohafez et aux commandants des FSI vont dans le sens d’une répression stricte de tout abus, vol ou agression contre les habitants.» Il a ajouté : «Nous coordonnons avec les partis sur place, le Hezbollah et le mouvement Amal, qui nous facilitent la tâche de veiller à la tranquillité des habitants». La commission présidentielle s’est réunie hier en présence des ministres suivants : Nagib Mikati, Karam Karam, Georges Corm, Sleiman Traboulsi et Ghazi Zeaiter. Étaient également présents le mohafez de Nabatiyeh, Mahmoud el-Mawla, le président du Conseil du Sud, Kabalan Kabalan, le caïmacam de Jezzine, Nabih Hammoud, ainsi que plusieurs responsables des ministères et administrations concernés par les domaines du développement, des services et de la sécurité. La commission a défini les priorités du développement de la région : l’eau et l’électricité. «Nous avons considéré que l’eau et l’électricité étaient plus urgents que le téléphone fixe qui peut être remplacé momentanément par le téléphone portable», a fait remarquer M. Murr. «Tous les travaux de développement, y compris les routes, seront effectués selon des calendriers-programmes d’exécution dans des délais allant de quinze à vingt jours». Une autre priorité définie par la commission est la question des champs de mines dans plusieurs localités. «Nous avons demandé au représentant du commandement de l’armée présent parmi nous de commencer immédiatement le travail», a souligné M. Murr. «Après la fin de la réunion, il m’a affirmé qu’il avait contacté le commandement de l’armée et que le déminage serait entamé incessamment.» Il a par ailleurs révélé que la commission avait demandé au ministre de la Santé d’assurer immédiatement deux hôpitaux à Marjeyoun et Bint Jbeil. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités a rencontré les présidents des municipalités du caza de Nabatiyeh et a traité avec eux des besoins de la région. «Parmi les villages libérés, il existe cinquante municipalités, dont 32 sont tenues par des caïmacams», a précisé M. Murr. «Les villages qui ont leur propre conseil municipal recevront une première partie de leur budget, soit cinquante pour cent de la somme totale, décidée par décret. Les chèques leur seront donnés aujourd’hui (hier). Nous débattrons des cas des autres villages plus tard».