Tournée - Hoss dans la région libérée La foule réclame le déploiement des forces légales(photo)

«Nous transformerons ce sinistre lieu de détention en mémorial national en l’honneur de tous qui y ont été emprisonnés et torturés pour que vive la Nation», a affirmé hier le président du Conseil Sélim Hoss, au cours d’une tournée dans les villages libérés du Liban-Sud, qui l’a notamment conduit à Khyam, tristement célèbre pour la prison qu’y avait installée l’Armée du Liban-Sud. La voix étranglée par l’émotion, le président du Conseil Sélim Hoss a ajouté : «Ce que je ressens au moment où je me trouve à l’endroit où les héros libanais étaient torturés est inexprimable». M. Hoss est allé plus loin que n’avait été, la veille, le chef de l’État, dans la promesse d’une prise en charge de tous les besoins de la population par l’appareil étatique, y compris des besoins de sécurité, et a fait de son mieux pour trouver les mots qui rassurent. M. Hoss a promis un retour rapide de «tous les services publics dans l’ensemble de la zone libérée». Le ministre des P et T Issam Naaman et le brigadier Abdel Karim Ibrahim, directeur général des FSI, accompagnaient le chef du gouvernement au cours de sa tournée. Le Premier ministre s’est rendu successivement à Beit Yahoun, Kounine, Bint-Jbeil, Aïtaroun, Maïs el-Jabal, Houla, Qlaïaa, Marjeyoun et Khyam, soulevant les ovations d’une population assoiffée d’ordre et de sécurité. Le premier 25 mai Évoquant le premier 25 mai, fête nationale de «la résistance et de la libération», il a indiqué que «tous les Libanais fêtent cette journée unique dans l’histoire de notre pays». Et d’ajouter : «Cette journée est d’autant plus mémorable que c’est la première fois que l’ennemi israélien évacue par la force une terre arabe et la première fois qu’il quitte un territoire sans avoir hissé un drapeau derrière lui». Lors de ses nombreuses allocutions, M. Hoss a réaffirmé à maintes reprises que «tous les services de l’État ont été mis en état d’alerte pour assurer les services minimaux dans les plus brefs délais. Il est urgent que les travaux démarrent rapidement. D’autres projets plus importants suivront certainement. Ils auront besoin de délais plus ou moins longs car, vu leur importance, ils seront soumis à des contraintes, notamment d’ordre technique et budgétaire». M. Hoss n’a pas manqué de répéter : «Nous vous promettons de tout faire pour que règnent la sécurité et la stabilité dans cette région afin qu’elle redevienne prospère. Nous connaissons vos besoins et savons combien vous avez souffert. Tous les services de l’État reviendront rapidement dans cette partie de la nation». Partout où il est passé, M. Hoss s’est entendu rappeler par la masse le souhait de tous de voir les forces légales se déployer dans la région le plus rapidement possible. Le chef du gouvernement est passé notamment par Qlaïaa, dont les maisons et l’église ont été fortement endommagées par le dynamitage d’un stock de munitions par les soldats israéliens, avant leur départ en catastrophe. À Marjeyoun, ancien siège de l’ALS et du QG de l’armée d’occupation, M. Hoss a eu un entretien avec l’archevêque grec-orthodoxe de la ville Mgr Élias Kfoury, au cours duquel l’évêque a soulevé la question des exactions et pillages perpétrés par certains miliciens, et dont les populations des villages chrétiens de la région ont été victimes. Sans s’engager formellement, M. Hoss a promis d’intervenir afin que ces incidents inévitables, qui tiennent de la criminalité plus que d’autre chose, soient réprimés.