ONU - La restauration de la souveraineté du Liban est rapide, affirme l'émissaire d'Annan Roed-Larsen : la Finul travaille déjà à la confrontation du retrait (photo)

Arrivé mercredi soir à Beyrouth, l’envoyé spécial de l’Onu au Moyen-Orient Terjé Roed-Larsen a estimé hier que le processus de restauration de la souveraineté du Liban sur l’ex-zone sud occupée par Israël jusqu’à mercredi était rapide. Indiquant que la Finul travaillait déjà à la confirmation du retrait israélien, il a en outre decerné un satisfecit aux Libanais «qui ont démontré au monde comment l’unification avec le reste du pays d’une région préalablement occupée peut être assurée pacifiquement et de manière responsable». «Le processus de la libération du Liban-Sud, sa réunification avec le reste du pays et la restauration de la souveraineté libanaise se font à un rythme rapide», a-t-il déclaré à l’issue de sa rencontre avec le président et le Premier ministre, Émile Lahoud et Sélim Hoss. Sans entrer dans les détails, M. Roed-Larsen a qualifié de «très encourageante» et «très positive» sa réunion avec MM. Lahoud et Hoss. Entamant par la capitale libanaise sa nouvelle tournée au Proche-Orient, qui doit durer une dizaine de jours, l’émissaire du secrétaire général Kofi Annan a tenu à «féliciter d’abord» le peuple libanais, notant qu’ «après 22 longues années, la partie sud du pays n’est plus occupée et que la vie peut revenir à la normale». M. Roed-Larsen a rendu un hommage marqué à la modération à laquelle s’étaient tenues toutes les parties en cause, la réunification n’ayant pas donné lieu à de sanglants règlements de compte comme certains observateurs le craignaient. «Le gouvernement et le peuple libanais et tous les groupes impliqués ont démontré au monde comment l’unification avec le reste du pays d’une région préalablement occupée peut être assurée pacifiquement et de manière responsable, dans le but de faire ce qui est le mieux pour le pays dans son ensemble», a-t-il dit. Il a rappelé que l’«une des premières étapes» de la mission de l’Onu au Liban-Sud est «de confirmer que le retrait israélien est total, conformément à la résolution 425 et aux demandes faites par le secrétaire général dans son rapport» adopté mardi par le Conseil de sécurité. «La Finul y travaille déjà», a-t-il confirmé, indiquant qu’il rencontrerait aujourd’hui les responsables de la Finul. Les trois objectifs de Roed-Larsen Auparavant dans la matinée, au terme d’un entretien avec le chef du Parlement Nabih Berry, l’émissaire de l’Onu a donné des précisions quant à la tâche que lui avait confiée M. Annan, et qui comprend trois objectifs : - «Confirmer de manière officielle le retrait israélien. J’ai déjà envoyé ce matin (hier) des experts au QG de Naqoura pour achever cette mission au plus vite en coopération avec le commandant de la Finul. - Examiner (avec les dirigeants libanais) les moyens que l’Onu peut mettre en œuvre pour rétablir la sécurité et la paix. - Examiner la question des frontières et l’aide que les Nations unies peuvent fournir à l’État libanais pour rétablir son autorité sur les plans administratif et sécuritaire au Sud», a-t-il ajouté. M. Roed-Larsen soumettra un rapport à ce sujet au Conseil de sécurité dès son retour à New York. Mais auparavant, dans sept à dix jours, il se rendra au nord d’Israël puis à Damas où il rencontrera le ministre Farouk el-Chareh. D’autre part, l’émissaire de l’Onu a annoncé une prochaine réunion des donateurs potentiels pour répondre aux besions de la zone libérée. Il a indiqué avoir également examiné avec M. Berry le problème du déminage de la région. «Nous avons discuté de tout ce qui a trait au retrait israélien, notamment de l’aide humanitaire nécessaire et des besoins du développement du Liban-Sud», a-t-il dit. M. Roed-Larsen a indiqué avoir «pris l’initiative d’appeler à une réunion pour examiner ces questions, vendredi (aujourd’hui) à Beyrouth, avec les donateurs potentiels», sans autre précision. Sur le problème des mines, il a «promis de tenter d’obtenir d’Israël les cartes de leur emplacement». «Nous tenterons par la suite d’établir avec les autorités libanaises un programme de localisation et de déminage», a-t-il précisé.