Dans le giron de l'armée

En quarante heures, plus de mille miliciens de l’ALS se sont livrés à l’armée libanaise. Dans les villages chiites, ils se rendent généralement au Hezbollah ou à Amal qui les convoient ensuite jusqu’aux barrages de l’armée libanaise. dans les villages druzes, ce sont les cheikhs qui les prennent en charge, et dans les villages chrétiens, ce sont les curés qui entreprennent les contacts pour assurer leur départ. À Alma ach-Chaab, un témoin raconte ainsi que c’est la défection de 5 miliciens qui a précipité la débandade. Ceux-ci auraient déserté la position après avoir saboté les canons. Alertés, leurs compagnons auraient compris qu’ils ne pouvaient plus rester sur place. Ils se sont donné le mot pour se réunir dans le salon de l’église, et sur les conseils du père Maroun Ghafary, ils ont décidé de se rendre à l’armée libanaise. Des contacts ont été entrepris dans ce but et l’armée a envoyé deux voitures civiles pour les emmener. Le rendez-vous était fixé à 5h du matin. Mais à l’heure dite, les miliciens sont près de 80. Le chef de la municipalité de Naqoura débrouille alors deux minibus et le convoi s’apprête à s’ébranler. Les miliciens crânent un peu, mais lorsque leurs familles leur font leurs adieux, peu avant le barrage de l’armée, ils ont les larmes aux yeux. Ils ont perdu, mais espèrent quand même gagner un avenir et une patrie.