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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival - Ultérieurement, les films seront raccourcis au montage Trop longs, ls films cette année à Cannes (photo)

Arrivés au premier tiers du festival, une première constatation s’impose, c’est que les films sont très longs, rarement inférieurs à deux heures, mais pour le plus grand bonheur du spectateur quand il s’agit du long-métrage de Jiang Wen («Devils at the Doorstep») samedi, de Liv Ullmann («Infidèle») ou encore («Yi Yi - A One and a Two») d’Edward Yang lundi. Le délégué général du festival, Gilles Jacob, déplorait d’ailleurs que Cannes serve de plus en plus de banc d’essai à des films qui seront ultérieurement remontés et raccourcis. Mais pour les trois films cités, la longueur, loin d’être une gêne, accoutume progressivement le spectateur à se familiariser avec l’histoire et ses protagonistes et, loin de le rebuter (du moins pour la plupart des festivaliers), prolonge au contraire son plaisir. Ainsi en est-il du cinéaste taïwanais Edward Yang, qui avait présenté en compétition Confusion chez Confucius en 1994. Son film dure trois heures et la tendance ne va pas s’inverser durant le reste du festival puisque c’est aussi la durée des Destinées sentimentales d’Olivier Assayas, tandis qu’Eureka, du Japonais Aoyama Shinji, battra tous les records avec plus de trois heures trente. Mais curieusement, on constate cette année beaucoup moins de départs anticipés des salles obscures que durant les festivals précédents. Du moins pour le moment. Personne n’a quitté la salle durant la projection de Yi Yi, une chronique familiale de la moderne Taipeh où s’entremêlent divers événements que peut connaître une famille, l’accent étant bien évidemment mis sur les relations sentimentales. Simplicité et délicatesse Aucun des membres de la famille Jian n’est laissé dans l’ombre par Edward Yang. Il y a d’abord le père, qui connaît des difficultés professionnelles et qui, en outre, rencontre par hasard son ancien amour de jeunesse. Un déplacement à Tokyo avec ce dernier ne fera que confirmer la non-consommation de cet amour, faisant dire à ce père de famille que l’on n’a jamais vraiment de deuxième chance. Son épouse devra faire une retraite dans un temple bouddhiste, alors même que l’âme du foyer, la grand-mère, tombe dans le coma. Son décès fermera le film. Il y a encore la jeune fille de la maison, qui devient femme, et le petit garçon de huit ans, que la féminité commence à troubler. Et tout autour, les proches, dont un beau-frère qui accumule les déconvenues dans un premier temps. Le plus souvent, ce que montre Yang est donc d’une extrême simplicité mais il le fait aussi avec une délicatesse souveraine. Ici encore, les tourments de l’âme sont souvent intériorisés ou, à tout le moins, trahis par des expressions des visages et des corps. Cette tension s’accumulant, il la laisse s’échapper occasionnellement et ce sont alors des pleurs. Les personnages d’Edward Yang sont tous en déséquilibre, sur le point de terminer quelque chose et d’en entamer une autre : ils sont souvent cadrés entre deux portes, sur un seuil, derrière une vitre où se reflète le brouhaha lumineux de la ville. Une fois, cette souffrance cachée déborde : un adolescent, qui flirtera un temps avec la jeune fille, tue l’amant de sa mère, voisine de palier de la famille Jian. Le meurtre n’est pas montré. Son existence est en outre rapportée indirectement, par des plans d’images de télévision. Ce moment de folie meurtrière se trouve ainsi parfaitement intégré au reste de la trame. En dépit des drames, une extrême douceur baigne le film d’Edward Yang, et l’attention que ce dernier porte à ses personnages est toute d’amour pétrie et de compassion emplie.
Arrivés au premier tiers du festival, une première constatation s’impose, c’est que les films sont très longs, rarement inférieurs à deux heures, mais pour le plus grand bonheur du spectateur quand il s’agit du long-métrage de Jiang Wen («Devils at the Doorstep») samedi, de Liv Ullmann («Infidèle») ou encore («Yi Yi - A One and a Two») d’Edward Yang lundi. Le...