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Actualités - CHRONOLOGIE

Hommage - La dépouille du Amid a reçu à l'AIB un accueil de héros national Raymond Eddé et le Liban se sont retrouvés (photo)

Son franc-parler, sa droiture, sa probité lui avaient gagné la sympathie de tous les Libanais. Raymond Eddé, le tribun, est rentré hier dans sa terre natale, quittée voici vingt cinq ans pour un exil déchirant. Un avion de la MEA a ramené de Paris la dépouille mortelle de celui que la guerre avait privé de sa patrie. Les Libanais se serraient autour de lui, de son nom et de sa politique, à une époque où les divergences confessionnelles faisaient rage et où le Liban de la coexistence sombrait dans le sang, la boue et le plomb. Il incarnait le Liban de l’Indépendance, et un peuple indépendant est venu le lui dire. L’accueil réservé à Raymond Eddé à l’aéroport, tout au long du trajet du convoi funéraire et à son domicile, ne différait pas de celui qu’on lui réservait de son vivant. C’était un homme adulé, aimé souvent par-delà toute logique ou critique, passionnément, sans détour. Portée à bout de bras, la dépouille mortelle de Raymond Eddé a reçu hier un accueil de héros et d’homme d’État. Plébiscite populaire pour un homme qui fut maronite et libanais tout à la fois et indistinctement, candidat déclaré ou pressenti pour occuper la haute charge de président de la République et que de nombreux Libanais avaient élu tel, à vie, dans leur for intérieur. «Je défends mieux le Liban à partir de Paris», répondait-il invariablement à ceux qui, nombreux, lui demandaient de répondre à l’attente de ses nombreux sympathisants et de rentrer. Au Parlement, il faisait merveille avec son arabe dialectal et ses formules percutantes... De Paris, ses articles souvent cinglants faisaient souvent mouche. Il était de ceux qu’on lisait invariablement de bout en bout. Les hommages rendus à l’homme et à sa mémoire se sont poursuivis hier, émanant de tous les horizons politiques et communautaires, mais surtout de son Jbeil natal, dont les commerces ont fermé à partir de midi en signe de deuil et pour permettre aux partisans d’aller accueillir à l’aéroport celui dont ils ont attendu le retour chaque jour, durant 25 ans. Des obsèques exceptionnellement grandioses seront réservées dimanche, en la cathédrale Saint-Georges des maronites, à un véritable homme d’État, qui a incarné le Liban indépendant tout au long de ses années d’exil et dont l’image a grandi avec les années. Le patriarche maronite présidera en personne la cérémonie funèbre, dérogation protocolaire que mérite bien un homme dont la probité n’a jamais été prise en faute et que beaucoup considèrent comme la véritable «conscience du Liban».
Son franc-parler, sa droiture, sa probité lui avaient gagné la sympathie de tous les Libanais. Raymond Eddé, le tribun, est rentré hier dans sa terre natale, quittée voici vingt cinq ans pour un exil déchirant. Un avion de la MEA a ramené de Paris la dépouille mortelle de celui que la guerre avait privé de sa patrie. Les Libanais se serraient autour de lui, de son nom et de sa...