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Actualités - ANALYSE

Des dossiers assez mal préparés, accuse l'opposition

Les responsables libanais se livrent actuellement en personne à un travail intensifié de documentalistes. C’est à qui exhibera le plus de pièces montrant que les terres de Chebaa appartiennent au Liban ; que les titres de propriété, qui sont au nom de ressortissants de ce pays, se trouvent enregistrés au cadastre de Saïda ; et que le site ne fait l’objet d’aucune réclamation de la part de la Syrie. Dès lors le gouvernement libanais estime qu’une application effective de la 425 implique impérativement la restitution, par l’occupant israélien, de ces hameaux situés sur les contreforts du mont Hermon. Aux dernières nouvelles, à part les cartes américaines produites par M. Nabih Berry et la publication de protocoles conclus par des commissions libano-syriennes en 1964 puis en 1967, le gouvernement, a retrouvé un accord frontalier essentiel remontant à 1961. Ce document a été adressé à l’Onu comme pièce à conviction. En effet, la moitié de la reconnaissance internationale des frontières du pays se fonde sur l’existence de paperasses de toutes sortes. Mais l’autre moitié repose sur l’élément dit de la notoriété, qui implique qu’un État exerce une souveraineté permanente de fait – sécuritaire, administrative, politique et judiciaire –, sur le territoire en question. Sur ce point précis, que certains mettent en doute en soutenant qu’il y avait un poste de police syrienne à Chebaa, les responsables locaux répondent en excipant de contraventions agricoles frappant les fermiers de Chebaa et émanant du poste de gendarmerie libanaise. Cependant un opposant affirme que le gouvernement «s’y prend sans doute un peu tard. Jusqu’à présent les services de l’Onu indiquent, à titre officieux, qu’ils n’ont reçu aucune carte fondamentale pouvant réfuter le document de base dont ils disposent. À savoir la carte de la zone-tampon séparant les forces syriennes et les forces israéliennes publiée en 1973 et qui inclut les hameaux de Chebaa en territoire syrien». Des sources locales regrettent de même que «jusqu’au moment où la Syrie lui a dit d’être plus attentif, notre gouvernement se soit obstiné à prétendre que l’annonce par Barak d’un rapide retrait israélien n’était qu’une manœuvre d’intoxication. Ce scepticisme a fait que nous avons tardé à nous préparer pour l’événement. L’affaire de Chebaa, qui nous a pris de court, le prouve amplement. Avant que nous n’ayons rien réuni comme preuves, Israël avait déjà convaincu les grandes puissances et l’Onu que la 425 ne concernait pas ce site. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. La précipitation actuelle ne peut plus rien arranger. Et le plus grave, c’est qu’il y a bien d’autres problèmes pour lesquels nous n’avons encore aucune solution : le sort de l’ALS, la poursuite éventuelle de la résistance, la composition de la Finul, les Palestiniens etc». «Certes, concluent ces opposants, M. Farouk el-Chareh a eu l’amabilité de téléphoner à M. Kofi Annan pour lui dire que les terres de Chebaa sont bien libanaises. Mais cette communication ne compte pas plus que les deux cartes du Pentagone produites par M. Berry et dont l’une porte d’ailleurs la mention expresse qu’elle ne constitue pas un document officiel. Le minimum qu’il faudrait, c’est une lettre à M. Annan cosignée par MM. Hoss et Chareh».
Les responsables libanais se livrent actuellement en personne à un travail intensifié de documentalistes. C’est à qui exhibera le plus de pièces montrant que les terres de Chebaa appartiennent au Liban ; que les titres de propriété, qui sont au nom de ressortissants de ce pays, se trouvent enregistrés au cadastre de Saïda ; et que le site ne fait l’objet d’aucune...