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Actualités - OPINION

Pauvre de nous ...

Vous vous demandez encore si vous êtes un Arabe de Méditerranée, un Méditerranéen oriental, un chrétien descendu de la Qadisha, par paliers, jusqu’à la capitale, un démocrate, un communautariste ou un libéral, pour tout dire êtes-vous toujours tourmentés par un prurit identitaire, («que suis-je», «qu’est-ce que le Liban») qui vous fait du mal ? La définition de vous-mêmes que vous cherchez, un étranger l’a trouvée. Eh bien, vous êtes des «vassaux caricaturaux» de Damas (Jean Daniel, journaliste français, ne connaissant du monde arabe que le Maghreb et – si l’on peut dire – Israël). Dites «je suis un vassal caricatural», vous vous sentirez mieux – au moins vous êtes quelque chose. J’entends des voix qui disent : «Nous voulons bien être vassaux, puisque la géopolitique en a décidé ainsi, mais pourquoi caricaturaux ?» Je ne vais pas reproduire l’article, mais, pour résumer, il est caricatural, pour ce journaliste, que nous ayons été les béni-oui-oui de Damas (dans le refus) quant à la disposition de troupes françaises à notre frontière sud dès l’évacuation, etc. Pour finir, «les responsables libanais ne sont pris au sérieux par personne, surtout pas par les Libanais». C’est clair… Jean Daniel fait en cela son métier : il écrit. Pour mieux le comprendre, il faudrait faire un portrait, faute d’une psychanalyse, du personnage. On comprendrait alors pourquoi il hait viscéralement la Syrie, pourquoi il méprise les Libanais, et, bien sûr – à vassal vassal et demi – pourquoi Tel-Aviv exerce sur lui un droit de suzeraineté. Quant à nous, il n’y a guère de quoi prendre au sérieux les propos d’un amateur qui pratique si perfidement (ou si légèrement) l’amalgame. Oui, il y a des collaborateurs au pouvoir, certains qui le sont par pur opportunisme, d’autres qui se veulent pragmatiques. Et puis il y a des citoyens, majoritaires en nombre, résolument hostiles à la domination étrangère, mais conscients du rapport des forces. Et d’autres qui cultivent leur jardin. Pour finir avec un peu d’humour, citons la dédicace qui ouvre le livre (1) du professeur Ahmad Beydoun : «À BINT JUBAYL, mon village, anxieux depuis trois générations de savoir dans quel pays il se trouve». (1) «Identité confessionnelle et temps social chez les historiens libanais contemporains», Beyrouth 1984.
Vous vous demandez encore si vous êtes un Arabe de Méditerranée, un Méditerranéen oriental, un chrétien descendu de la Qadisha, par paliers, jusqu’à la capitale, un démocrate, un communautariste ou un libéral, pour tout dire êtes-vous toujours tourmentés par un prurit identitaire, («que suis-je», «qu’est-ce que le Liban») qui vous fait du mal ? La définition de...