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Actualités - ANALYSE

Beyrouth s'inquiète des tergiversations de l'Onu

Une source gouvernementale locale exprime «la crainte que les Nations unies ne se montrent par trop complaisantes avec Israël, pour le récompenser de “reconnaître” enfin la 425. Et n’aient d’avance décidé que les hameaux de Chebaa n’appartiennent pas au Liban, malgré la solidité des preuves qu’il apporte pour soutenir des droits qui ne sont du reste contestés par aucun autre propriétaire possible». Selon ce ministre, «c’est le monde à l’envers : l’Onu nous demande à nous de démontrer notre droit comme s’il fallait confronter nos justificatifs avec des pièces présentées par autrui, ce qui n’est pas le cas. Cela, au lieu d’exiger d’Israël, pour commencer, qu’il prouve ses assertions documents à l’appui». «L’occupant, poursuit cette personnalité, prétend que les terres sont syriennes, afin qu’elles restent soumises au régime de la 242, non de la 425 et qu’il n’ait pas à les restituer lors de son prochain retrait de notre territoire. Il agit ainsi essentiellement pour des mobiles d’ordre matériel. Il exploite en effet le site pour produire du vin et y a planté en outre des installations à caractère touristique, notamment une station de ski. Ce domaine développe un chiffre d’affaires annuel estimé par les spécialistes à un milliard de dollars par an». «La Syrie, rappelle cette source, a déclaré à M. Terjé Roed-Larsen que les terres de Chebaa sont libanaises et qu’elle ne formule aucune prétention à leur égard. Si cette notification ne semble pas juridiquement suffisante au Palais de Verre, il n’a qu’à prier Damas de lui adresser une confirmation par écrit. Un réflexe du reste normal, sur le plan administratif pur. Le fait que cette idée élémentaire ne soit pas venue à l’esprit du secrétariat général de l’Onu, ou qu’il l’ait sciemment écartée, laisse planer des doutes quant à ses intentions». Et de souligner ensuite que «lorsque la Syrie estime avoir des droits territoriaux, elle ne manque pas de les revendiquer, ce qui est tout à fait légitime. Ce qu’elle fait pour les terres de Houma, contestant qu’elles aient appartenu à la Palestine. En tout cas, l’avis officiel de Damas, consigné par écrit, doit être sollicité par l’Onu, si elle veut être définitivement fixée sur le cas de Chebaa. C’est seulement dans le cas, improbable, où la Syrie affirmerait avoir des droits sur tout ou partie de ces terres, que les Nations unies seraient autorisées à les placer dans le cadre de la 242 et non de la 425». Découragé par les tergiversations onusiennes, ce ministre en déduit qu’«avec ou sans restitution de Chebaa, l’Onu va sans doute considérer que la 425 a été effectivement appliquée, une fois qu’Israël se sera retiré partout ailleurs au-delà des lignes frontalières tracées en 1923. Nous nous trouverions alors confrontés à une proclamation du Conseil de sécurité affirmant que la légalité internationale a été respectée et la 425 bien exécutée. Il faudrait à ce moment voir comment réagir à une telle déclaration». «En termes pratiques, toujours selon cette source, nous serions placés devant cette alternative : ou bien nous opposer catégoriquement à l’homologation du retrait ; ou bien consigner des réserves, pour pouvoir un jour récupérer les terres de Chebaa. Le premier choix signifierait que nous nous garderions un droit de résistance active, puisque le retrait complet exigé par la 425 n’aurait pas été à notre sens accompli. Mais nous aurions dans ce cas contre nous la communauté internationale. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a pour sa part déclaré au sujet de Chebaa : “Depuis que l’on a commencé à parler du retrait, nous avons évité de nous mêler de cette question. Car notre mission est de combattre jusqu’à la libération du dernier pouce du territoire national. Si le gouvernement déclare que les hameaux de Chebaa sont libanais, il ne nous importe pas de savoir ce que la communauté internationale peut dire”. Cela donne à penser, extrapole ce ministre, que si le gouvernement admet que le retrait a été accompli, même sans récupération immédiate de Chebaa, la Résistance approuverait cette position et estimerait qu’il n’y a plus lieu pour elle de poursuivre ses opérations». Cela reste à voir. Le plus simple, le plus clair, serait que Beyrouth remporte la bataille diplomatique qu’il mène en ce moment pour faire reconnaître ses droits et inclure Chebaa dans la 425.
Une source gouvernementale locale exprime «la crainte que les Nations unies ne se montrent par trop complaisantes avec Israël, pour le récompenser de “reconnaître” enfin la 425. Et n’aient d’avance décidé que les hameaux de Chebaa n’appartiennent pas au Liban, malgré la solidité des preuves qu’il apporte pour soutenir des droits qui ne sont du reste contestés par...