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Actualités - CHRONOLOGIE

Retrait israélien - Le Liban reprend son offensive diplomatique Chebaa : Paris s'en remet aux Nations Unies

Damas a assuré hier que les fermes de Chebaa, occupées depuis 1967 par Israël qui les présente comme étant syriennes, appartenaient au Liban, lequel exige leur restitution dans le cadre du retrait israélien, d’ici au 7 juillet, du sud du pays. Dans le même temps, la France a pris ses distances face au branle-bas diplomatique engagé par Beyrouth pour faire prévaloir ses droits sur ces fermes en soulignant, hier, que l’affaire relève des Nations unies. Les assurances syriennes sur l’appartenance des hameaux de Chebaa ont été formulées par le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, dans un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, selon l’agence officielle syrienne Sana. «La Syrie soutient les justes revendications du Liban pour la récupération de tous les territoires libanais occupés, y compris les fermes de Chebaa», a déclaré M. Chareh, cité par l’agence. Ces fermes «n’ont jamais fait l’objet d’un différend entre les deux pays frères, la Syrie et le Liban», a ajouté M. Chareh lors de l’entretien, centré, selon Sana, sur «le retrait israélien du Liban-Sud et sur le rôle de l’Onu pour une application intégrale de la résolution 425 du Conseil de sécurité». Cité par Sana, M. Chareh a ajouté qu’«en vertu des lois internationales et des résolutions de l’Onu relatives au conflit israélo-arabe, les fermes de Chebaa sont des terres occupées et leur propriété ne revient pas à Israël». À Paris, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Mme Anne Gazeau-Secret, a déclaré que «la question de la certification du retrait (israélien prévu avant le 7 juillet) relève du secrétaire général de l’Onu, y compris celle de savoir si les fermes de Chebaa doivent être comprises ou pas» dans ce retrait. «Nous lui faisons toute confiance et nous attendons ses recommandations», a-t-elle ajouté. Abondant dans le même sens, l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier, a indiqué, en réponse à une question de la presse au terme d’une visite à l’archevêché maronite de Tripoli, que le contentieux sur Chebaa est examiné par le Liban et l’Onu. «Nous sommes en faveur de la décision que les Nations unies prendront à ce sujet», a-t-il poursuivi. Entre-temps à Beyrouth, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a exposé aux représentants des pays membres du Conseil de sécurité les motifs sur lesquels les autorités libanaises se fondent pour revendiquer leur droit sur les fermes de Chebaa. M. Hoss leur a remis des copies des documents confirmant l’appartenance de ces fermes au Liban. Le chef du gouvernement a reçu successivement les ambassadeurs d’Argentine José Pedro Pico, des Pays-Bas Jan Piet Kleiweg de Zwaan, d’Ukraine Serhii Kamyshev, d’Italie Giuseppe Cassini, ainsi que le chargé d’affaires de Tunisie, M. Mohamed Hedi Khadraoui, qu’il a reçu en premier. La Tunisie, rappelle-t-on, préside le groupe arabe au sein du Conseil de sécurité. Dans une déclaration à la presse à sa sortie du Sérail, M. Khadraoui a indiqué que son gouvernement «essaiera d’appuyer la position du Liban». Le chef de la mission diplomatique argentine a pour sa part souligné : «La question de la terre est fondamentale», précisant qu’il va incessamment soumettre à son gouvernement les copies du mémorandum adressé par M. Hoss au secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, et des documents officiels sur les hameaux de Chebaa. M. Giuseppe Cassini a, quant à lui, affirmé avoir débattu avec le chef du gouvernement de la possibilité de relever le nombre de Casques bleus italiens au sein de la Finul. L’ambassadeur était accompagné d’une délégation de la société italienne Ansaldo, qui a tenu avec le chef du gouvernement et le directeur général de l’EDL, M. Georges Moawad, une réunion qui a été consacrée à régler certains problèmes en suspens avec l’EDL et le CDR. Roed-Larsen de retour dans la région Parallèlement, à New York, le délégué permanent du Liban à l’Onu, M. Sélim Tadmouri, a intensifié ses contacts avec les pays membres du Conseil de sécurité pour convaincre M. Annan et les représentants des pays membres du Conseil de la «libanité» des hameaux de Chebaa, selon des sources diplomatiques, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane. M. Tadmouri a eu une série d’entretiens avec M. Annan et les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité, avant qu’ils ne prennent connaissance, demain jeudi, d’un rapport oral de l’émissaire de l’Onu, M. Terjé Roed-Larsen, sur les résultats de sa tournée régionale. Le Conseil de sécurité tiendra jeudi une réunion informelle qui sera consacrée au briefing de M. Roed-Larsen. Il doit se réunir de nouveau la semaine prochaine pour prendre connaissance du rapport de M. Kofi Annan sur le retrait israélien. On sait que M. Annan ne considère pas que les fermes de Chebaa font partie du territoire libanais et qu’elles ne sont pas, par conséquent, concernées par le retrait israélien. Selon les sources diplomatiques, M. Annan étudie pour le moment avec M. Roed-Larsen la formule qu’il doit retenir pour présenter aux membres du Conseil de sécurité le contentieux de Chebaa. M. Annan souhaite présenter ce dossier d’une manière qui préserverait à l’avenir les droits du Liban sur ces fermes. Pour lui, les documents présentés par M. Hoss restent insuffisants. Ce qu’il faudrait, en revanche, c’est une carte internationale qui déterminerait les frontières en vertu d’un accord libano-syrien ou une ancienne carte établie par les deux forces mandataires, la France et la Grande-Bretagne, et qui montrerait le tracé des frontières du Liban, de la Syrie et de la Palestine. De mêmes sources, on indique que M. Annan pourrait demander un sursis au Conseil de sécurité pour donner une nouvelle chance à la diplomatie onusienne.
Damas a assuré hier que les fermes de Chebaa, occupées depuis 1967 par Israël qui les présente comme étant syriennes, appartenaient au Liban, lequel exige leur restitution dans le cadre du retrait israélien, d’ici au 7 juillet, du sud du pays. Dans le même temps, la France a pris ses distances face au branle-bas diplomatique engagé par Beyrouth pour faire prévaloir ses...