Dix pays rejouent la guerre du Kosovo dans le ciel français

Deux cent seize avions et hélicoptères de dix pays vont rejouer à partir de mardi dans le ciel français la guerre du Kosovo dans le cadre d’un exercice dirigé par l’armée de l’air française, qui prend en compte les leçons de l’opération de l’Otan «Force alliée» il y a un an. Des Tornado britanniques et allemands, des Mirage émiratis, français, espagnols ou marocains, des F-16 turcs et des A-4 singapouriens mèneront des bombardements fictifs dans l’espace aérien français ou tenteront de déjouer les défenses sol-air (missiles). La première phase de l’exercice Odax 2000, qui s’est terminée hier, comportait un exercice d’entraînement de postes de commandement et un exercice assisté par ordinateur sur la conduite des opérations aériennes. De mardi à vendredi, quelque 160 chasseurs, dont cinq Mirage 2000-9 ultramodernes de l’armée de l’air émiratie, prendront l’air depuis des bases aériennes de l’est et du sud-ouest de la France. Le scénario de l’exercice oppose deux coalitions, Bleu et Orange. C’est un «contexte similaire» à celui qui avait débouché sur les opérations aériennes il y a un an en ex-Yougoslavie, selon le directeur d’Odax 2000, le général français Jean Brévot, commandant la défense aérienne et les opérations aériennes (CDAOA) de l’armée de l’air française et le Groupe aérien européen (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Allemagne). Le parti bleu est mandaté par les Nations unies «pour rétablir l’ordre, les libertés et le droit de libre circulation des personnes» dans la zone centre-orange, conformément à une résolution fictive du Conseil de sécurité. Dix pays (Émirats arabes unis, Singapour, Espagne, Italie, France, Turquie, Maroc, Tunisie, Grande-Bretagne, Allemagne) participent à Odax 2000 sous les yeux de quatre-vingts observateurs de vingt-huit pays. Pour cet exercice, l’Otan a dépêché l’un de ses 18 avions de surveillance Awacs. Odax 2000 se déroule selon les procédures Otan utilisées il y a un an lors de l’opération de l’Alliance qui avait réuni jusqu’à un millier d’avions contre l’ex-Yougoslavie. Contrôleurs aériens, pilotes et mécaniciens des dix pays travailleront en anglais. L’Air task order (ATO), ce document de plusieurs dizaines ou centaines de pages, publié la veille des opérations et qui prévoit jusque dans les moindres détails la mission de chaque avion de chasse, de ravitaillement ou de contrôle radar, sera également rédigé en anglais. La direction d’Odax et une structure déployable de commandement et de conduite d’opérations aériennes sont stationnées sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, dans l’est de la France, où parviendront les renseignements recueillis par des drones Hunter (avions sans pilote), des hélicoptères radar Horizon et le satellite militaire européen Hélios sur la zone centre-orange. Les forces aériennes qui s’affronteront seront dirigées depuis les structures fixes de commandement et de conduite du CDAOA de Taverny, près de Paris.