A partir du Vatican, Chamseddine appelle à la Concorde islamo-chrétienne au Liban-sud

Le pape Jean-Paul II a reçu hier au Vatican le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Cahmseddine, qui lui a exprimé son attachement à la formule libanaise et son espoir que l’entente islamo-chrétienne au Liban-Sud ne soit en rien compromise ou ébranlée par la perspective d’un retrait israélien. Cheikh Chamseddine était arrivé le même jour à Rome, où il doit participer au premier congrès européen consacré aux rapports entre chrétiens et musulmans, qui s’ouvrira samedi à l’Université ecclésiastique grégorienne. Sur le thème «L’islam et l’Europe, défis actuels et perspectives d’avenir», le congrès est organisé par la Ligue des universités islamiques, conjointement avec un certain nombre d’universités italiennes. Cheikh Chamseddine assistera au congrès en même temps qu’une délégation comprenant le président des tribunaux jaafarites, cheikh Hassan Aouad, et certains membres du comité national pour le dialogue islamo-chrétien, MM. Mohammed Sammak, représentant le mufti de la République, Abbas Halabi, représentant de la communauté druze, Séoud el-Maoula ainsi que MM. Nazih Jammoul et Wassef Awada. Le pape a eu un tête-à-tête de trente minutes avec cheikh Chamseddine, puis a accueilli les membres de la délégation, qu’il a tenu à saluer personnellement. «Cheikh Chamseddine a exprimé au pape son estime pour ses prises de position en faveur du Liban et des Libanais, ainsi que pour le Synode et l’invitation adressée aux musulmans à y participer», rapporte un communiqué du Conseil supérieur chiite. «Ces positions ont rendu possible une coopération constructive et des rapports positifs libérés des contentieux du passé entre musulmans et chrétiens» , a précisé le communiqué du Conseil supérieur chiite. L’imam Chamseddine a assuré au pape que sa visite au Liban et ses prises de position «resteront dans la mémoire des Libanais», insistant sur «l’attachement des musulmans libanais à la formule libanaise et à la complémentarité avec les chrétiens». Le dignitaire chiite a exprimé le souhait que l’Exhortation apostolique post-synodale recommandant l’ouverture du peuple libanais sur son environnement soit «appréciée à sa juste valeur». Le président du Conseil supérieur chiite a également exprimé la volonté du Liban de voir son territoire libéré de l’occupation israélienne, exprimant le vœu que le Vatican contribue dans la mesure de son pouvoir à empêcher Israël de semer la discorde entre les Libanais. « Les musulmans du Liban sont fermement attachés à la formule libanaise et tiennent à ce que le retrait israélien n’ait aucune incidence sur la coexistence islamo-chrétienne au Liban-Sud», affirme aussi le communiqué du Conseil supérieur chiite, qui souligne que «dans cette partie du pays, seuls l’État libanais, ses lois et ses institutions règlent et garantissent les rapports entre les particuliers». Pour sa part, le pape a renouvelé son intérêt pour le Liban, appréciant les vues de l’imam Chamseddine sur la nature du Liban et la nécessité de préserver l’unité nationale.