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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Raids israéliens - Le chef de l'Etat accuse Tel-Aviv de vouloir torpiller la 425 Roed-Larsen : les attaques punitives contre le Liban inacceptables

L’émissaire spécial de l’Onu Terjé Roed-Larsen a dressé hier un bilan exhaustif des entretiens qu’il a eus depuis jeudi matin avec les dirigeants libanais, notamment avec les présidents Émile Lahoud, Nabih Berry et Sélim Hoss. M. Roed-Larsen a donné une conférence de presse au siège de l’Onu, place Riad el-Solh, au cours de laquelle il s’est félicité des «progrès» dans ses entretiens et affirmé que le Liban ne posait pas de conditions au retrait israélien du Sud. L’émissaire de l’Onu a par ailleurs indiqué qu’il était «entièrement d’accord pour considérer le démantèlement de l’Armée du Liban-Sud comme une condition au retrait», tout en affirmant que les Nations unies étaient «également concernées par l’avenir des habitants de la zone occupée». De son côté, le président Lahoud a notamment souligné son «attachement à la sécurité de la force internationale dans sa zone d’opérations», dans le sud du pays. Pour en revenir aux propos de M. Roed-Larsen, celui-ci a commencé par affirmer que les raids israéliens «punitifs» étaient «inacceptables», déplorant «les attaques menées aujourd’hui (hier) contre des objectifs civils au Liban». L’émissaire a en outre exhorté Israël «à ne plus mener d’actions militaires contre l’intégrité territoriale du Liban». Il a également «appelé les groupes libanais à cesser leurs attaques contre les civils israéliens». «Toute attaque contre des civils est inacceptable», a-t-il ajouté, soulignant que de telles actions «sont particulièrement nuisibles en ce moment». M. Roed-Larsen a appelé «toutes les parties concernées à ne pas perdre l’occasion qui se présente de parvenir enfin à l’application totale des résolutions 425 et 426». «L’application totale et inconditionnelle de ces résolutions est dans l’intérêt de toutes les parties, sans exception. Je demande à toutes les parties d’exercer un maximum de retenue», a-t-il ajouté. Le président Lahoud a accusé pour sa part Israël de vouloir torpiller la résolution 425 en cherchant à dicter ses conditions. «Le fait qu’Israël perpètre ses agressions au moment où l’émissaire de l’Onu se trouve au Liban trahit ses intentions visant à torpiller la résolution 425 en tentant d’imposer des conditions que le Liban refuse», a affirmé le général Lahoud dans un communiqué distribué par le service de presse de la présidence. «Israël dévoile une nouvelle fois sa politique criminelle et raciste en l’absence de toute condamnation internationale. Ces crimes ne pousseront pas le Liban à abandonner ses constantes nationales», a ajouté le chef de l’État avant de dénoncer «les dernières agressions israéliennes», faisant assumer à l’État hébreu la responsabilité de ses actes. Dans sa conférence de presse, M. Roed-Larsen a exposé les résultats de ses contacts effectués en vue de spécifier les modalités d’un déploiement d’une force internationale au Liban après le retrait israélien. Il a notamment déclaré : «Je n’ai pas le sentiment que le gouvernement libanais pose des conditions pour l’application» de la résolution 425. «Au contraire, j’ai trouvé que le président (Lahoud) et le Premier ministre (Hoss) avaient l’esprit ouvert et qu’ils continueront à essayer de trouver des arrangements qui permettront aux Nations unies d’assumer leurs responsabilités», a-t-il dit. «Je suis encouragé par les progrès qui ont été faits», a ajouté l’émissaire au terme de la troisième série d’entretiens en deux jours avec les chefs de l’État et du gouvernement. Un communiqué de la présidence de la République avait auparavant qualifié ces entretiens de «constructifs» et souligné la disposition du Liban à coopérer pour l’application des résolutions de l’Onu ainsi que son attachement à la sécurité de ses forces. Beyrouth a une nouvelle fois souligné la nécessité d’un retrait total d’Israël «jusqu’au-delà des frontières reconnues internationalement, tracées en 1923, et qui incluent les hameaux de Chebaa». À ce sujet, M. Roed-Larsen a relevé que «le Liban a des frontières avec la Syrie (…)» et que «pour confirmer un retrait total israélien du Liban, nous devons également pouvoir identifier le tracé de ces frontières». «J’ai été informé de l’existence de territoires hors de la zone de l’opération de l’Onu telle que définie en 1978 (…). Nous examinons ce point avec beaucoup d’attention avec le gouvernement libanais», a-t-il dit. Les dirigeants libanais ont remis à l’émissaire de l’Onu des documents du cadastre prouvant que les hameaux de Chebaa font partie du Liban, a-t-on appris de sources proches des entretiens. M. Roed-Larsen a par ailleurs indiqué qu’il était «entièrement d’accord pour considérer le démantèlement de l’Armée du Liban-Sud comme une condition au retrait» israélien. «J’ai transmis à Israël trois conditions relatives à l’ALS» , a précisé l’émissaire qui s’était rendu à Tel-Aviv avant Beyrouth. « Toutes les communications avec l’ALS doivent cesser ; l’ALS doit être démantelée et elle doit se débarrasser de son armement lourd. Telles sont les conditions de l’Onu pour constater un retrait», a-t-il précisé. Il a également indiqué avoir informé les dirigeants israéliens de la «nécessité de libérer les Libanais qu’Israël détient», notamment dans le camp de Khiam. M. Roed-Larsen avait entamé sa conférence de presse en constatant que les entretiens avec les responsables libanais avaient pris plus de temps que prévu, «ce qui, en soi, est un indice très positif», a-t-il dit. Il a en outre insisté sur le fait que la délimitation des frontières n’était nullement du ressort de l’Onu. «C’est l’affaire des États, et non la nôtre», a-t-il souligné. Il a toutefois indiqué que le Conseil de sécurité conviendrait d’une ligne comme référence permettant d’affirmer que le retrait a été complet. Quant au rôle de la Finul dans ce cadre, M. Roed-Larsen a d’abord rappelé que celle-ci devait «confirmer le retrait et contribuer au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales». Il a expliqué aux dirigeants libanais qu’un redéploiement total des forces onusiennes n’interviendrait qu’après avoir constaté le retrait total et définitif d’Israël. Et de préciser qu’en vue de vérifier la bonne marche du retrait, un déploiement «d’unités militaires de l’Onu» pourrait être envisagé. Enfin, M. Roed-Larsen a déclaré qu’il «attend avec beaucoup d’impatience» sa rencontre avec le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh à Damas, où il doit se rendre aujourd’hui. Il a souligné dans ce cadre l’importance de la déclaration de Palmyre faite jeudi par les ministres syrien, égyptien et séoudien des Affaires étrangères. «J’apprécie surtout l’appui clairement manifesté au rôle que l’Onu doit jouer au Liban. Cet appui est essentiel en cette période où nous définissons la manière dont nous assumerons nos responsabilités conformément à la 425».
L’émissaire spécial de l’Onu Terjé Roed-Larsen a dressé hier un bilan exhaustif des entretiens qu’il a eus depuis jeudi matin avec les dirigeants libanais, notamment avec les présidents Émile Lahoud, Nabih Berry et Sélim Hoss. M. Roed-Larsen a donné une conférence de presse au siège de l’Onu, place Riad el-Solh, au cours de laquelle il s’est félicité des...