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Actualités - CHRONOLOGIE

Contestation - Le mouvement reprendrait de plus belle à la rentrée Les étudiants observeraient demain un sit-in devant Mar Mitr

Depuis sa fameuse homélie prononcée dimanche dernier à l’occasion de la fête des Rameaux, le métropolite grec-orthodoxe Mgr Élias Audeh est considéré pour ainsi dire par les jeunes contestataires comme le représentant de leurs aspirations. De fait, si le mouvement de protestation a décidé de faire une pause hier et aujourd’hui, les étudiants compteraient observer demain matin dimanche un sit-in devant l’église Mar Mitr à Achrafieh, là où le prélat célébrera la messe de Pâques. Reste à savoir si le sermon de Mgr Audeh se caractérisera ce jour-là par des accents aussi virulents que ceux de dimanche dernier… Quoi qu’il en soit, de sources proches des milieux estudiantins, on apprend aussi que les étudiants effectueront une tournée auprès des dignitaires musulmans pour plaider la cause de leurs camarades incarcérés. Selon ces mêmes sources, le mouvement de protestation reprendrait de plus belle dans les universités à partir de mercredi, jour de la rentrée. Un communiqué publié hier par l’amicale des étudiants de l’USJ reflète en tous les cas la détermination des contestataires à obtenir gain de cause quant à la libération des détenus. Ils se sont notamment engagés à poursuivre leur action jusqu’au bout «pour la défense des libertés publiques». Entre-temps, les manifestations d’appui au mouvement des jeunes se multiplient à l’étranger. Les réactions à l’étranger L’organisation des droits de l’homme Human Rights Watch a publié à New York un communiqué faisant état de la répression dont les étudiants ont fait l’objet depuis le 17 avril dernier. Le directeur de l’ONG pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Hanny Megally, a déclaré à ce sujet : «Les procès des tribunaux militaires et la prison ne devraient pas être la réponse à la critique pacifique des Libanais quant au rôle de la Syrie dans leur pays». Selon lui, «en suggérant que la liberté d’expression dans ces circonstances historiques est une trahison, les responsables officiels recourent à l’intimidation, ce qui est inacceptable». Par ailleurs, Human Rights Watch a critiqué dans son communiqué les poursuites judiciaires lancées par des tribunaux militaires contre les jeunes aounistes. «Les civils doivent être jugés par des tribunaux indépendants et neutres», a affirmé M. Megally. À Paris, les jeunes de l’Union pour la démocratie française ont fait aussi une déclaration dans le même sens affirmant que «de quelque bord que soient les étudiants manifestant pacifiquement, aucun pays aspirant au respect des valeurs démocratiques ne peut justifier de tels agissements (encore moins de l’entrée en action des forces et de tribunaux militaires dans un tel cas de figure)». Le communiqué des jeunes de l’UDF a invité le président Émile Lahoud à «donner une impulsion nouvelle de calme et de plus grande sérénité dans le respect des libertés fondamentales des Libanais et particulièrement des jeunes pacifistes». Et de poursuivre : «Un pays réduit à réprimer dans la violence des manifestations pacifiques d’étudiants n’est pas en bonne santé politique. Aucune version officielle ne peut justifier de telles dérives», souligne le communiqué avant d’ajouter : «Au moment où les Israéliens quittent le Liban-Sud, où des horizons de liberté peuvent se dégager y compris vis-à-vis du voisin syrien, il serait très regrettable que le Liban trouve en l’armée libanaise un obstacle à une renaissance démocratique salutaire». À Beyrouth, enfin, le mouvement des juristes du Courant national libre (aouniste) a diffusé un communiqué, établissant un lien entre «l’agression sauvage dont notre collègue Sélim Gharios a été victime et la répression organisée» dont les étudiants ont fait l’objet depuis la nuit du 13 avril dernier.
Depuis sa fameuse homélie prononcée dimanche dernier à l’occasion de la fête des Rameaux, le métropolite grec-orthodoxe Mgr Élias Audeh est considéré pour ainsi dire par les jeunes contestataires comme le représentant de leurs aspirations. De fait, si le mouvement de protestation a décidé de faire une pause hier et aujourd’hui, les étudiants compteraient observer demain...