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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Chareh insiste sur les risques que représenterait l'envoi de Casques bleus français

Plus sceptique que jamais sur la volonté d’Israël de se retirer totalement du Liban, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a insisté hier sur les risques que représenterait pour la France l’envoi de Casques bleus au sein d’une force de l’Onu qui se déploierait sur la frontière libano-israélienne. En visite depuis mardi dernier à Paris où il a notamment rencontré le président Jacques Chirac et le chef du Quai d’Orsay Hubert Védrine, le ministre syrien a, dans le même temps, lancé une contre-attaque en règle contre Israël, accusé de vouloir «tromper jusqu’aux grandes puissances» sur ses intentions. La question d’une participation française à une force de l’Onu «est très sensible et hypothétique», a déclaré M. Chareh, interrogé sur la possibilité d’un déploiement de Casques bleus français, parmi d’autres, après le retrait israélien. «Nous ne savons pas pourquoi il faudra déployer une telle force ni quels seront sa nature et ses objectifs (...). S’agira-t-il d’une force de dissuasion, et dans ce cas contre qui ?» a-t-il demandé. «Un tel déploiement serait-il un facteur de “tension” ou “d’apaisement” dans la région ?», a-t-il ajouté. M. Chareh a notamment souligné qu’il redoutait que les Casques bleus ne se révèlent impuissants face à l’armée israélienne en cas d’attaques contre le Liban, alors que ces mêmes Casques bleus pourraient riposter aux Libanais ou aux Palestiniens. Dans une telle situation de déséquilibre, a-t-il ajouté, le résultat serait «catastrophique pour la France». M. Chareh s’est en outre demandé si la présence de ces Casques bleus envoyés par Paris «rehausserait le prestige de la France au Proche-Orient ou si elle n’aurait pas un effet contraire à celui escompté». Le chef de la diplomatie syrienne n’a cependant pas exclu le déploiement de soldats onusiens, indiquant qu’il fallait «étudier ensemble quel sera l’objectif du déploiement de ces troupes». Le ministre syrien a estimé que la France «méritait de jouer un rôle important dans la recherche de la paix» au Proche-Orient, et qu’il ne fallait pas «qu’elle se contente d’un rôle secondaire qui servirait les intérêts d’Israël». M. Chareh s’est refusé à donner la moindre indication sur ce que feront Damas et Beyrouth au cas où Israël se retirerait unilatéralement du Liban-Sud, comme il l’a annoncé. «Cela est prématuré», et rendrait un «service gratuit à Israël», a-t-il remarqué. Le chef de la diplomatie syrienne a estimé que la notification israélienne à l’Onu annonçant son retrait du Liban d’ici à juillet est «floue». Il a fait valoir que le texte transmis à l’Onu le 17 avril ne contenait aucune référence explicite à un retrait au-delà de la frontière internationale de 1923. Il a affirmé que la Syrie veut la paix et désire sincèrement qu’Israël se retire du Liban. «Israël veut aggraver la situation en menaçant de se retirer, et veut tromper jusqu’aux grandes puissances. Cela, nous ne l’accepterons pas», a-t-il affirmé.
Plus sceptique que jamais sur la volonté d’Israël de se retirer totalement du Liban, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a insisté hier sur les risques que représenterait pour la France l’envoi de Casques bleus au sein d’une force de l’Onu qui se déploierait sur la frontière libano-israélienne. En visite depuis mardi dernier à Paris où il a...