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Actualités - REPORTAGES

Diplomatie - Le chef de la diplomatie syrienne reçu à Paris par Chirac et Védrine Chareh : Israuel veut tromper le monde

Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a affirmé hier soir à Paris qu’Israël voulait «tromper jusqu’aux grandes puissances», en annonçant son retrait unilatéral du Liban. «Si Israël se retire complètement et sans aucune condition jusqu’au-delà de sa frontière internationale (avec le Liban), la Syrie en sera grandement satisfaite», a déclaré M. Chareh à l’issue d’un entretien d’une heure et demie à l’Élysée avec le président français Jacques Chirac. «Mais si Israël veut utiliser ce retrait pour faire pression sur la Syrie, cela ne réussira pas», a ajouté M. Chareh qui s’est demandé pourquoi «Israël brandissait son retrait du Liban comme une menace». Selon lui, l’État hébreu «a des intentions cachées qui seront dévoilées tôt ou tard. Israël veut aggraver la situation en menaçant de se retirer et veut tromper jusqu’aux grandes puissances. Nous ne l’accepterons pas», a-t-il dit. Auparavant la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Anne Gazeau-Secret avait indiqué que M. Chareh avait fait part à son homologue français Hubert Védrine de «l’analyse syrienne concernant le retrait israélien unilatéral du sud du Liban et de la situation qui pourrait en découler». M. Chareh a «longuement exposé la position syrienne actuelle à propos du volet syro-israélien des négociations de paix ainsi que les raisons à ses yeux de l’échec du sommet de Genève» (entre les présidents syrien Hafez el-Assad et américain Bill Clinton) en mars, a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay, à l’issue d’un entretien d’une heure et demie entre les deux ministres. La France attendait de connaître notamment la position de Damas avant de décider d’une éventuelle participation à une force internationale après le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud. Jusqu’à présent, Paris a réservé sa réponse sur le maintien de Casques bleus français et leur déploiement à la frontière libano-israélienne, après le mois de juillet. Pour les dirigeants français, un accord politique entre l’État hébreu et ses voisins, aujourd’hui en souffrance, aurait constitué le cadre idéal d’une implication sur le terrain. La France est un des neuf pays qui participent à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et privilégie les consultations dans le cadre du Conseil de sécurité et avec les parties concernées. Évoquant les risques «d’instabilité potentielle» à la frontière en l’absence d’un accord d’ensemble entre l’État hébreu, la Syrie et le Liban, Mme Gazeau-Secret a réitéré hier l’appel du Conseil de sécurité de l’Onu «à la coopération de toutes les parties» pour éviter que la situation se détériore. Le Conseil de sécurité avait appelé jeudi à la coopération de toutes les parties pour éviter que le retrait israélien du Liban-Sud ne provoque une flambée de violence. La visite de M. Chareh intervient à la veille de l’arrivée à Paris du chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, qui sera reçu aujourd’hui mercredi par M. Chirac, et au lendemain d’un entretien au téléphone entre le chef de l’État français et le Premier ministre israélien Ehud Barak, centré sur la décision de l’État hébreu de retirer unilatéralement ses troupes du sud du Liban d’ici le 7 juillet. Des consultations tous azimuts se déroulent actuellement à propos de cette échéance, tant pourraient être déstabilisantes les conséquences politico-militaires du retrait unilatéral de l’armée israélienne de cette zone, en l’absence de tout espoir d’un accord de paix. M. Chareh avait effectué lundi une visite au Liban où il avait notamment affirmé que le Liban et la Syrie exigent que le retrait unilatéral israélien du Liban-Sud soit «total», sous peine d’être «source de tension». Il avait ajouté qu’une paix «juste et globale» impose à Israël de se retirer aussi bien du Liban que du plateau syrien du Golan conformément aux résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité de l’Onu qui reposent sur le principe de la restitution des territoires occupés contre la paix. M. Chareh avait également souligné à Beyrouth que son pays ne voulait pas de «confrontation» avec la France mais «une relation véritable d’amitié tenant compte des intérêts de chacun». À Damas, on a indiqué hier de source officielle que M. Chareh devait transmettre à M. Chirac un message du président Assad ayant trait aux «derniers développements au Proche-Orient et aux relations franco-syriennes». Selon la même source, l’entretien du chef de la diplomatie syrienne avec M. Védrine devait porter sur le «rôle de la France et de l’Europe au Proche-Orient», «sur les meilleurs moyens de réaliser une paix juste et durable» et sur les moyens «d’améliorer les relations bilatérales».
Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a affirmé hier soir à Paris qu’Israël voulait «tromper jusqu’aux grandes puissances», en annonçant son retrait unilatéral du Liban. «Si Israël se retire complètement et sans aucune condition jusqu’au-delà de sa frontière internationale (avec le Liban), la Syrie en sera grandement satisfaite», a déclaré...