Danger de mort

Tous les matins, en prenant leur voiture pour se rendre au travail, à l’école ou même en balade, les Libanais sont conscients qu’ils risquent leur vie. Les chauffeurs (ards) de camion représentent le principal danger sur leur trajet. Ces derniers semblent ne pas se soucier de leur présence. Ils se font la course, se dépassent et se chambrent comme des enfants à bicyclette. À aucun moment, il ne leur vient à l’esprit que leurs engins sont capables de transformer les simples voitures (de plus en plus petites et de moins en moins solides de nos jours) en carcasse de ferraille et, par la même occasion, de causer la mort de leurs occupants. Leurs collègues, et tout aussi dangereux chauffeurs de minibus (nouveau mode de transport en commun), sont toujours pressés d’arriver à destination. Ils roulent souvent trop vite et ont pris la mauvaise habitude des taxis : conduire à gauche et traverser l’autoroute en largeur à toute vitesse, toutes les fois qu’ils aperçoivent un passager potentiel. Si jamais l’on arrive par chance à éviter ces fous du volant, il faut également se soucier des motards qui, en zigzaguant inconsciemment entre les voitures, paniquent les conducteurs et causent parfois l’irréparable. L’inertie des autorités est à l’origine, chaque année, d’un nombre croissant de morts et de blessés sur nos routes. Dix ans après la fin de la guerre, il est inacceptable que la sécurité routière soit à ce point négligée. Les membres des forces de l’ordre devraient, dans un premier temps, contrôler l’application du code de la route et moderniser l’apprentissage de la conduite auto, qui est complètement archaïque. Ensuite, le ministère des Travaux devrait entreprendre la réhabilitation des routes dont l’état laisse à désirer. La majorité d’entre elles ne sont pas éclairées et leur quasi-totalité n’ont pas été asphaltées, comme il se doit, depuis bien trop longtemps.