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Actualités - ANALYSE

Elections - Tout est encore possible L'échéance est liée au bon vouloir des décideurs

À moins de quatre mois du coup d’envoi des élections, le 15 août, les candidats ne se sont toujours pas mis en campagne. Au stade actuel, aucune liste n’est confirmée. Même pas dans la Békaa-Ouest où, après avoir annoncé la reconduction de leur alliance de 96, les députés actuels se sont ravisés, pour un problème de préséance. Une bonne raison au retard général : personne ne sait encore ce que les décideurs, dont les choix seront évidemment conditionnés par l’évolution du dossier régional, vont décréter. Toutes les possibilités restent donc ouvertes. Y compris en ce qui concerne les dates, retardées, avancées ou maintenues dans les délais légaux. À ce propos, un député particulièrement bien informé révèle que «ce n’est pas fortuitement, par hasard, que certains de nos pairs ont lancé sur le marché l’idée d’un scrutin anticipé. L’on a voulu jeter de la poudre aux yeux, en laissant entendre que le président Nabih Berry ou même M. Michel Murr n’étaient pas loin de souhaiter des élections rapprochées. Il est de même faux de penser que la suggestion se fonde sur des considérations purement locales et électorales. On tente de faire croire que certains ont voulu tâter le terrain et se sont rétractés quand ils ont constaté que la proposition était mal accueillie. Le ballon d’essai, le test se situent ailleurs», souligne ce député pour qui «plus que jamais il faut voir dans tout développement sur la scène intérieure le reflet d’une volonté extérieure. Comme l’expérience nous l’apprend, quand une idée est lancée, c’est dans le but d’élargir l’éventail des choix qui s’offrent aux décideurs. Qu’on se souvienne : le président Hraoui était le premier à rejeter l’idée d’une reconduction, au milieu des années quatre-vingt-dix et son mandat a quand même été rallongé de trois ans». Mais pourquoi, dans ces conditions, les dirigeants, plus précisément MM. Berry et Murr, ont-ils réfuté la suggestion d’élections anticipées ? «Parce que, explique le député, Israël a fait savoir qu’il pourrait se retirer dès début juin, l’opération pouvant ne prendre que 48 heures. Or en un mois et demi ou deux, il n’est pas possible d’organiser les opérations électorales : même si l’on renonce à distribuer la carte électorale magnétisée, on n’aurait pas le temps de livrer aux électeurs les extraits d’état-civil ni de compléter la mise à jour de leurs listes. Sans compter que la campagne électorale serait forcément tronquée. On serait presque certainement pris de vitesse. Or, l’idée d’avancer les dates repose tout entière sur une nécessité politique : mettre en place une Chambre identique à l’actuelle, ce qui serait plus difficile après un retrait israélien qui changerait les donnes au Sud et, par ricochet, dans d’importantes régions comme la Békaa ou la banlieue-sud. De plus, des élections qui coïncideraient pratiquement avec le retrait permettraient sans doute à Israël de tenter de perturber la scène intérieure, afin d’accroître sa pression sur Damas. En remettant par exemple sur le tapis, après l’application de la 425, la 520 qui ordonne le départ de toutes les forces non libanaises». Cependant, comme les décideurs pour leur part se soucient moins de disposer de la même configuration nominale à la Chambre que de contrôler une majorité docile, ce qui semble acquis d’avance, «il n’est pas exclu qu’ils recommandent que l’on avance le scrutin ou qu’on le reporte, suivant les besoins», conclut le député.
À moins de quatre mois du coup d’envoi des élections, le 15 août, les candidats ne se sont toujours pas mis en campagne. Au stade actuel, aucune liste n’est confirmée. Même pas dans la Békaa-Ouest où, après avoir annoncé la reconduction de leur alliance de 96, les députés actuels se sont ravisés, pour un problème de préséance. Une bonne raison au retard général :...