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Actualités - REPORTAGES

Liberté d'expression - Les étudiants arrêtés poursuivent leur grève de la faim Sit-in pacifique du courant aouniste à Bkerké (photos)

Pour la cérémonie du chemin de croix du Vendredi Saint, le siège du patriarcat maronite a reçu plus de visiteurs que prévu… près de trois cents membres du Courant national libre (CNL, aouniste) y ont effectué hier un sit-in dans le cadre de leur action de revendication pour la libération des étudiants aounistes condamnés mercredi à la prison (de dix jours à un mois et demi) pour «résistance et violence contre les agents de l’ordre sur la voie publique». Les personnes arrêtées depuis la semaine passée sont au nombre de onze, dont huit ont déjà été jugées. Parmi les personnes arrêtées, figure le jeune Jean-Paul Dib, porté disparu jeudi par ses avocats, et qui a été déféré hier devant le Tribunal militaire. Il pourrait être jugé mercredi. Le fait le plus marquant était la présence longuement ovationnée des parents des jeunes emprisonnés (qui observent actuellement une grève de la faim dans la prison de Roumié). Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, qui a présidé la cérémonie du chemin de croix, a également prononcé un mot sur la liberté devant la foule. Il a par ailleurs reçu une délégation du CNL dont faisaient partie les parents de détenus. Des bandes noires autour du bras ou des mains, le mot liberté collé au front (et parfois sur les lèvres en signe de refus de la répression), les manifestants du CNL s’étaient rendus à Bkerké , selon leurs propres termes, «pour consulter une autorité nationale et pour prier». Réunis dans la cour du patriarcat, les manifestants brandissaient des banderoles avec divers slogans : «Nos étudiants sont dans vos prisons mais ils sont plus libres que leurs geôliers», «La résolution 520 de l’Onu, libération totale», «Israéliens et Syriens, rentrez chez vous !», ou encore «Leur grève de la faim est un cri pour réveiller votre conscience» et «La liberté est crucifiée, mais la résurrection viendra». L’atmosphère était invariablement calme, et aucun incident n’est venu troubler le mouvement pacifique. Quand le patriarche Sfeir est apparu au haut de l’escalier surplombant la cour, il a été acclamé par la foule. «Le Liban et la liberté sont jumeaux, sans liberté, il n’existe pas de Liban», a-t-il dit. «Mais la liberté est en même temps discipline, et elle s’arrête là où commence celle des autres. Vous savez que nous vous soutenons pour que le Liban acquière sa liberté, mais néanmoins, dans les limites de la loi.» Le patriarche Sfeir a ajouté : «Il ne faut pas que de tels regroupements soient exploités et qu’on dise que les Libanais sont divisés. Or les Libanais ont une seule revendication, la liberté ! Nous commémorons aujourd’hui la passion du Christ, mais il ne faut pas oublier que la souffrance est suivie de résurrection». « Fiers de nos enfants » Les parents des étudiants qui purgent des peines de prison depuis jeudi à Roumié ont dénoncé d’une seule voix «les jugements injustes». Ils se sont déclarés fiers de leurs enfants. «Ce n’est pas en restant chez soi qu’on obtient la liberté», a affirmé le père de Naïm Aoun. «D’ailleurs cela n’est pas nouveau, de telles arrestations ont lieu depuis dix ans.»Il a également précisé qu’il a rencontré les jeunes et tenté de les convaincre de ne pas poursuivre leur grève de la faim, sans succès. La mère de Pierre et Paul Bassil a déclaré : «L’un de mes fils a été arrêté alors qu’il revenait du travail, et son frère n’avait rien à voir dans cette histoire». Elle a ajouté : «Paul n’aurait jamais pu faire de mal à l’armée parce qu’il a toujours eu beaucoup de respect pour cette institution.» C’est ce qu’a affirmé également la mère de Ziad Abs à propos de son fils. «Pourquoi des personnes instruites sont-elles incarcérées», a-t-elle poursuivi. C’est aujourd’hui que le recours en Cassation doit être présenté. À noter que le jeune Melhem Nehmé, qui avait été gravement blessé au dos et au cou lors des manifestations de mardi, a participé hier au sit-in. «Le médecin m’a averti que les vertiges dureraient encore quelque temps», a-t-il dit. Il devra faire une radio dans une semaine. «Quand j’ai été transporté par la Croix-Rouge, j’étais inconscient après avoir été frappé à la tête», a-t-il raconté. Une étudiante en sciences politiques a exprimé son indignation en ces termes : «Comment puis-je me spécialiser en politique sans être en mesure d’émettre librement une opinion ? On nous a accusés d’être pro-israéliens, mais cela est faux. Nous faisions partie des étudiants qui avaient libéré le village d’Arnoun ! ».
Pour la cérémonie du chemin de croix du Vendredi Saint, le siège du patriarcat maronite a reçu plus de visiteurs que prévu… près de trois cents membres du Courant national libre (CNL, aouniste) y ont effectué hier un sit-in dans le cadre de leur action de revendication pour la libération des étudiants aounistes condamnés mercredi à la prison (de dix jours à un mois et...