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Actualités - INTERVIEWS

Formation - Soutien de l'AUF à la réforme de l'enseignement à l'UL Le français entend devenir une langue de communication (photos)

De nombreux sujets de collaboration, de nombreuses conventions lient l’Agence universitaire francophone et l’Université libanaise depuis plusieurs années déjà. C’est pour conforter ces accords et pour se faire connaître de ses interlocuteurs libanais que Michèle Gendreau Massaloux, nouveau recteur de l’AUF, a effectué une visite au Liban la semaine passée, dans le cadre d’une tournée proche-orientale, englobant aussi la Syrie, la Jordanie et les territoires palestiniens. Elle a expliqué à L’Orient-Le Jour, au cours d’une entrevue, la politique suivie par l’Agence universitaire francophone au Liban. L’AUF a, certes, traversé une crise ces dernières années, et le rapport d’évaluation dont ont fait l’objet tant la qualité scientifique de ses programmes que son mode de gestion a été très critique. Mais Mme Massaloux a récemment repris le flambeau avec confiance et sérénité, espérant apporter des réponses positives aux demandes du gouvernement libanais aussi bien qu’aux universités privées du Liban que soutient l’AUF. En effet, les nombreuses conventions qui associent l’Agence universitaire francophone, pour des diplômes d’études approfondies (DEA), à l’Université libanaise ainsi qu’à quelques universités privées du pays apportent à l’enseignement supérieur libanais un complément en terme de financement et de ressources humaines. C’est dans ce cadre qu’a été reconduite la semaine passée la convention concernant le DEA de droit signée en 1994 avec l’Université libanaise. Une nouvelle approche Quant à l’action entreprise par l’agence au niveau des premières années d’université, elle est représentée principalement en un appui à la réforme de l’enseignement du (et en) français à l’Université libanaise, appui qui se traduit par la préparation de formateurs au sein du corps enseignant de chaque faculté. Cette réforme entreprise par un comité d’enseignants de l’UL consiste à remanier les méthodes d’apprentissage pour instaurer une nouvelle approche du français à l’université, une approche communicative et non littéraire, afin que cette langue puisse être un outil pour l’enseignement supérieur scientifique. «Car, selon Mme Massaloux, il n’est nullement besoin de comprendre Rabelais ou Chateaubriand pour devenir spécialiste du français du commerce, des affaires, de la gestion, du tourisme, de l’informatique, des sciences, de l’administration ou de la médecine». Ainsi ces étudiants, dont une grande partie est issue de l’école publique, rencontrent généralement des difficultés dans la langue française et suivent des cours de mise à niveau. «Si tous ne sont pas capables de s’engager vers le français courant, les difficultés seront réduites dès qu’ils se dirigent vers le français de communication, qui correspond à l’objectif de la matière qu’ils apprennent», ajoute le recteur de l’AUF. Ainsi, à la faculté de gestion, l’étudiant apprend le français de la gestion, alors qu’à la faculté de tourisme, c’est le français du tourisme qui lui est inculqué. Il en est de même pour la médecine, la pharmacie et toutes les autres disciplines. Évidemment, cette réforme ne peut se faire sans la collaboration de spécialistes qui élaborent un matériel pédagogique adéquat, qui préparent des formateurs et enseignent aux professeurs libanais une nouvelle approche du cours. Car ce sont les enseignants libanais eux-mêmes qui prendront la relève, bon nombre d’entre eux ayant une connaissance quasi parfaite de la langue française, d’après Mme Massaloux. Si l’AUF agit dans le souci primordial de sauvegarder la francophonie, développant son action au niveau des universités privées et encourageant activement des programmes de recherche, Mme Massaloux avoue être consciente de l’importante progression de la langue anglaise au détriment de la langue française au Liban. Elle insiste, certes, sur la complémentarité des deux langues, déclarant que le français doit avoir sa place dans le monde, comme toute autre langue. Mais, avoue-t-elle, «le seul défaut de l’anglais est sa propension à l’hégémonie». Hégémonie à laquelle il serait peut-être encore temps de réagir, de manière plus agressive, afin que le français ne soit pas un jour totalement rayé des écrans d’ordinateur et de télévision…
De nombreux sujets de collaboration, de nombreuses conventions lient l’Agence universitaire francophone et l’Université libanaise depuis plusieurs années déjà. C’est pour conforter ces accords et pour se faire connaître de ses interlocuteurs libanais que Michèle Gendreau Massaloux, nouveau recteur de l’AUF, a effectué une visite au Liban la semaine passée, dans le cadre...