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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l'homme - Beyrouth se félicite de la libération des libanais Les 13 ex-détenus accueillis en héros (photos)

Après un suspense de plusieurs jours, 13 Libanais détenus illégalement depuis plusieurs années à la prison d’Ayalon, près de Tel-Aviv en Israël, ont été relâchés et sont arrivés hier au Liban, où ils ont été accueillis en héros. La Cour suprême israélienne venait de rejeter un ultime appel pour empêcher leur élargissement. Les 13 hommes, qui attendaient la décision de la Cour depuis le matin, les yeux bandés, à bord d’un bus israélien sur une base militaire de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, ont pris place sans montrer la moindre émotion à bord d’un bus du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a constaté un journaliste de l’AFP. Le bandeau leur ayant été retiré, ils ont passé en fin d’après-midi la «porte de Fatima», qui relie Israël, à la hauteur du village de Kfar Kila, à la zone qu’il occupe au Liban-Sud. Le véhicule a poursuivi son chemin vers la «porte de Kfar Tebnit», qui relie la zone occupée au reste du Liban, et où les attendaient depuis l’aube près de 1 500 personnes. La foule, encadrée par le Hezbollah, et à laquelle se mêlaient les mères et les sœurs des ex-détenus, en pleurs, des bouquets de fleurs des champs à la main, était rassemblée autour du poste de l’armée libanaise à Kfar Tebnit, où les militaires ont érigé un cordon pour tenter d’organiser le flot humain à l’arrivée du bus du CICR. En raison du flux de la population et de l’exiguïté des lieux, le bus, sur les rebords duquel se sont accrochés plusieurs jeunes gens, a poursuivi son chemin sans s’arrêter à Nabatiyé, comme il était initialement prévu. Des hymnes de la Résistance étaient diffusés à toute puissance par le biais de porte-voix fixés sur le toit de voitures, alors que les partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, brandissaient les drapeaux de leurs formations et des banderoles rendant hommage au «courage» et à la «détermination» des détenus. D’autres panneaux exigeaient la libération des prisonniers toujours détenus arbitrairement en Israël, notamment les deux dirigeants intégristes Moustapha Dirani et Abdel Karim Obeid, ainsi que les quelque 150 Libanais incarcérés sans jugement, certains depuis près de 15 ans, dans le centre de détention de Khiam, dans la zone occupée, contrôlé par l’Armée du Liban-Sud (ALS). Le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, cheikh Nabil Qaouq, qui se trouvait à la tête de ses partisans à Kfar Tebnit, a estimé que la libération des treize hommes est «une nouvelle victoire qui s’ajoute à celles de la Résistance». Selon lui, «Israël a essuyé une nouvelle défaite, mais leur libération ne change rien à la nature agressive, terroriste et sioniste de l’État hébreu», a-t-il toutefois souligné. Il a estimé qu’Israël a «décidé de libérer ces détenus aujourd’hui car ils étaient devenus un poids et un sujet de crise pour l’ennemi». La libération des treize Libanais avait été reportée à trois reprises depuis lundi. La Cour suprême israélienne, après avoir déjà statué deux fois en faveur de leur libération, a donné son feu vert définitif en rejetant, après plusieurs heures de débat, un ultime appel introduit par la famille du pilote israélien Ron Arad, disparu depuis 1986 après que son avion eut été abattu au Liban. La famille Arad avait demandé de surseoir à la libération de ces 13 détenus jusqu’à la promulgation d’une loi, dont le principe a été décidé mardi par le gouvernement israélien. Cette loi permettra à l’Exécutif de maintenir en détention des ressortissants étrangers de pays «ennemis». Ces 13 Libanais avaient été kidnappés au Liban par des commandos israéliens ou des hommes de l’ALS et étaient détenus depuis comme monnaie d’échange afin de permettre à l’État juif d’obtenir des informations sur le sort de quatre de ses militaires portés disparus au Liban dans les années 80. Ron Arad est le plus connu de ces quatre militaires. Les trois autres avaient été faits prisonniers en 1982 à Sultan Yacoub lors d’une bataille de chars contre les Syriens. On ne dispose depuis de nombreuses années d’aucune information permettant de penser qu’aucun des quatre soldats est encore en vie. La Cour suprême avait déclaré illégale le 12 avril la pratique de l’enlèvement et de la détention arbitraire d’étrangers pour servir de monnaie d’échange. À Beyrouth, le chef du gouvernement Sélim Hoss s’est «félicité» hier de la libération par Israël des 13 Libanais et a dénoncé l’État hébreu pour son refus de relâcher les autres Libanais qu’il détient toujours arbitrairement. «Nous nous félicitons de la fin des souffrances des 13 Libanais et leur retour à leurs familles et dans leurs foyers après une longue absence au cours de laquelle ils ont été soumis, sans faiblir, à toutes sortes de répressions, d’injustices et de tortures physiques et psychologiques», a déclaré M. Hoss. «Nous ne pouvons que dénoncer le refus d’Israël de libérer cheikh Abdel Karim Obeid et Moustapha Dirani ainsi que les autres Libanais qu’il détient», a ajouté le Premier ministre dans une déclaration distribuée à la presse. «Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur Israël afin qu’il les relâche, pour qu’ils retrouvent leurs foyers et leurs proches, et nous réitérons notre détermination à poursuivre nos efforts auprès de toutes les organisations internationales concernées pour obtenir la libération de ces résistants et mettre un terme à leurs souffrances dans les prisons israéliennes», a indiqué M. Hoss.
Après un suspense de plusieurs jours, 13 Libanais détenus illégalement depuis plusieurs années à la prison d’Ayalon, près de Tel-Aviv en Israël, ont été relâchés et sont arrivés hier au Liban, où ils ont été accueillis en héros. La Cour suprême israélienne venait de rejeter un ultime appel pour empêcher leur élargissement. Les 13 hommes, qui attendaient la...