Infrastructure Visite d'exploration d'un responsable des Aéroports de Paris

Michel Scarbonchi, chargé de mission auprès du président des Aéroports de Paris (ADP), a quitté hier Beyrouth au terme d’une visite d’exploration et d’information de 48 heures au cours de laquelle il a rencontré notamment le chef du gouvernement Sélim Hoss et le directeur général par intérim du ministère du Transport Abdel Hafiz el-Kaïssi. Aéroports de Paris, établissement public français en charge de la gestion des aéroports Charles de Gaulle et Orly, travaille déjà sur deux projets au Liban. Dans le cadre du protocole financier franco-libanais signé en 1996, l’étude de faisabilité concernant l’opportunité de la création d’un établissement public pour la gestion dans un premier temps de l’aéroport international de Beyrouth et dans l’avenir des autres aéroports du pays lui a été confiée. Une mission technique des ADP est attendue le mois prochain à Beyrouth pour finaliser cette étude. Dans le cadre de ce même protocole, ADP entreprend une étude pour la réhabilitation du service de météorologie à l’AIB. Le blocage de cette étude aujourd’hui est lié à un problème d’ordre juridique concernant la clause de l’accord relatif à la partie compétente pour l’arbitrage en cas de conflit. Le gouvernement libanais considère que l’arbitrage devrait avoir lieu au Liban en cas de conflit alors que la partie française considère que l’arbitrage devrait être français ou international du fait que c’est la France qui finance le projet. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, M. Scarbonchi, qui a déclaré que ce problème est en voie de règlement, a qualifié de positifs ses entretiens avec le chef du gouvernement. Il a affirmé que sa visite marque la réelle volonté des Aéroports de Paris de travailler au Liban pour peu que les projets de développement soient identifiés par les autorités concernées. Il a souligné par ailleurs que l’établissement public qu’il représente est intéressé par les projets de développement en BOT de l’infrastructure à l’AIB et à l’aéroport de Kleyate. Selon M. Scarbonchi, en procédant à une privatisation graduelle des différents services de l’AIB, l’État libanais s’est privé d’un important outil en terme de ressources. La création d’un établissement public pour la gestion de l’AIB à la fin de la guerre aurait dû paver la voie à la constitution d’une société anonyme avec une présence majoritaire de l’État au niveau du contrôle du capital favorisant ainsi un développement de son activité au Liban puis à l’étranger. Au sujet du projet de réhabilitation de l’aéroport de Kleyate, il a affirmé qu’en 1998, une mission des ADP avait effectué une visite d’exploration et d’information au Liban-Nord. Mais à cette époque, elle avait jugé que les projections de retour sur l’investissement en terme de passagers et de fret faites par les autorités concernées étaient exagérées. Aujourd’hui, avec la nomination d’Yves Cousquer, ancien président de la poste française à la tête des ADP, l’établissement public a changé de stratégie. Il est désormais plus tourné vers un développement à l’international et serait intéressé à investir au Liban-Nord à travers un consortium dont ADP serait la tête de pont. Ayant un des meilleurs savoir-faire dans le monde au niveau de l’ingénierie et de la gestion de l’infrastructure aéroportuaire, ADP vient de remporter le contrat de gestion de l’aéroport de Pékin. Il serait en ce moment sur des projets à Djakarta, à Lisbonne et à Alger. Concernant le climat d’investissement au Liban, M. Scarbonchi a déclaré que le pays des cèdres devrait bénéficier de la croissance mondiale tout en reconnaissant par ailleurs qu’une dynamisation réelle de l’économie nationale est tributaire de l’instauration d’une paix dans la région.` Il a toutefois affirmé que le Liban a réussi en dix années à reconstruire une infrastructure qui aurait exigé quelques décennies. «C’est peut-être cette accélération de la dynamique de reconstruction qui représente l’une des raisons principales du marasme économique actuel. Le Liban souffre aujourd’hui du fardeau des dettes qui ont financé cette reconstruction», a-t-il dit.