La Syrie fera l'impossible pour demeurer au Liban, selon Aoun

En raison des nombreuses arrestations parmi les étudiants aounistes ces derniers jours, et des vexations dont ont été victimes les membres du Courant national libre (CNL), le général Nadim Lteif, un des représentants du général Aoun au Liban, a tenu hier une conférence de presse, à Jounieh. Durant la conférence, le général Michel Aoun a été joint par téléphone à Paris. Il a déclaré que «les membres du CNL sont exposés à des vexations continues depuis quelque temps». Il a poursuivi : «Nous ne connaissons pas les dessous de cette affaire. Mais les autorités agissent de manière dictatoriale, voulant empêcher les Libanais de se regrouper et d’émettre des avis contraires aux leurs». Le général Aoun a ajouté : «Nous nous apprêtons à faire face à cette étape parce que nous savons que la Syrie fera l’impossible, après le retrait israélien, pour demeurer au Liban. Son objectif est d’annexer le Liban à la Syrie en empêchant l’application de la résolution 520 des Nations unies». Il a critiqué le président de la République, M. Émile Lahoud, «qui a déclaré dans un discours officiel que les Libanais avaient fait appel aux Syriens, alors qu’aucun document ne consacre ces allégations». Il a conclu : «Nous sommes prêts à faire face à cette situation de toutes les façons démocratiques, afin de préserver notre droit à la liberté, consacré par la Constitution. Nous avons le droit de tolérer la présence syrienne ou de ne pas le faire». En réponse à une question, le général Aoun a précisé qu’il avait effectué des contacts avec les différents organismes internationaux de défense des droits de l’homme. Il a critiqué «l’autocensure qui est la pire forme de soumission». Pour sa part, le général Lteif a donné une explication politique aux arrestations, les imputant à la «situation délicate que traverse le pays». Il a rappelé qu’en octobre dernier, «nous avions évoqué l’éventualité d’un retrait en insistant sur le caractère illusoire de la concomitance des volets libanais et syrien et sur la responsabilité de la communauté internationale dans l’application des résolutions des Nations unies, et en rappelant notre refus d’un renouveau du rôle syrien au Liban». «Les événements qui se sont succédé depuis le début de cette année nous ont donné raison», a-t-il estimé. «Les autorités ont pris une attitude douteuse envers le retrait israélien, le considérant comme un piège, et se ridiculisant auprès de la communauté internationale, dans des prises de position qui se sont fait l’écho de celles des Syriens». Interrogé sur les prochaines mesures qui seront prises par le CNL, le général Lteif a dit : «Chaque chose en son temps».