Hoss : une grande victoire pour le Liban

Beyrouth s’est montré plutôt réservé en commentant la notification officielle par Israël à l’Onu, lundi, du retrait de ses troupes au Liban-Sud, avant le 7 juillet. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, s’est contenté de réaffirmer que la décision israélienne de repli constitue une victoire pour le Liban, en attendant le retour du chef de l’État, le général Émile Lahoud, de sa tournée régionale. Le gouvernement compte en effet débattre avec le chef de l’État de la teneur de la note par laquelle Tel-Aviv a officiellement annoncé aux Nations unies son prochain retrait du Liban, avant de prendre une position quelconque. M. Hoss a d’ailleurs pris contact avec le général Lahoud, pour discuter avec lui de l’initiative israélienne. Dans une déclaration à la presse, il a indiqué, concernant la lettre israélienne dont une copie a été transmise à Beyrouth : «C’est à étudier et à discuter». Il a réaffirmé que le retrait israélien constitue une «victoire» et une «première» dans l’histoire du conflit israélo-arabe. «Pour la première fois dans l’histoire israélo-arabe, Israël se retire par force d’un territoire arabe», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «C’est pourquoi nous disons qu’il s’agit d’une grande victoire pour le Liban, pour sa résistance courageuse et pour son peuple fier et tenace». Dans la journée, le chef du gouvernement a reçu le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, pour un entretien sur la situation générale dans le pays. La conversation a aussi porté sur la conférence donnée vendredi par le directeur de la Sûreté générale, le général Jamil Sayyed et dont la diffusion à la télévision avait été désapprouvée par M. Hoss. Décision a été prise de «clôturer le dossier en raison de l’évolution rapide de la situation sur le plan régional». M. Hoss a par ailleurs reçu la visite du ministre des P et T, M. Issam Naaman, qui l’a informé des mesures qu’il a prises à partir du moment où les deux sociétés exploitant le réseau GSM ont refusé de «mettre un terme aux irrégularités relevées dans le rapport de la Cour des comptes et de reconnaître les redevances dues à l’État». M. Naaman avait, rappelle-t-on, suspendu les négociations en cours avec les deux sociétés. «Je continuerai de prendre les mesures qui s’imposent pour préserver les deniers publics et l’intérêt des abonnés», a-t-il déclaré à sa sortie du Sérail.