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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Canada - Jean Chrétien a entamé hier une visite officielle de 48 heures Ottawa favorable au règlement du dossier des réfugiés dans le cadre d'un accord global(photos)

La discrétion est le trait caractéristique de la première journée de la visite officielle du Premier ministre canadien, M. Jean Chrétien, au Liban ; une visite placée essentiellement sous le signe de la coopération bilatérale politique. Les critiques de la presse canadienne, qui ont fait écho aux propos tenus par M. Chrétien durant sa visite en Israël, y sont sûrement pour quelque chose. Il était pratiquement impossible d’approcher le chef du gouvernement canadien, ou de tenter d’arracher aux membres de la délégation officielle, le moindre commentaire sur les premiers résultats de la tournée régionale de M. Chrétien en Israël, dans les territoires palestiniens et au Caire. Au Liban, les entretiens du Premier ministre canadien étaient principalement axés sur le dossier des réfugiés palestiniens et du retrait israélien du Liban. Pour commencer, le Canada a formellement nié avoir proposé d’accueillir 15 000 réfugiés palestiniens. M. Chrétien l’a affirmé d’ailleurs à deux reprises, au Caire, troisième étape de sa tournée régionale, puis à son arrivée à Beyrouth où un communiqué de la chancellerie canadienne a précisé, citant le Premier ministre, qu’«aucun accord concernant le problème des Palestiniens de la diaspora ou le sort d’un nombre déterminé de réfugiés, n’a été conclu avec qui que ce soit». Soucieux de ne pas embarrasser leur hôte, les dirigeants libanais n’ont pas soulevé d’ailleurs cette question avec lui. M. Chrétien a eu des entretiens dans la journée avec les chefs du Parlement et du gouvernement, MM. Nabih Berry et Sélim Hoss. Le volet palestinien a été abordé en termes de généralités. M. Hoss, qui a reçu son homologue canadien au Sérail, lui a exposé le point de vue de Beyrouth sur le sort des réfugiés. Le Liban qui rejette officiellement l’implantation des Palestiniens, estime que le statut final des réfugiés ne concerne pas seulement Israël et l’Autorité palestinienne et qu’il a son mot à dire à ce sujet dans la mesure où il accueille près de 400 mille réfugiés. Au cours de deux briefings informels avec la presse, M. Chrétien, puis des responsables canadiens qui ont requis l’anonymat, ont estimé que le dossier des réfugiés devrait se faire dans le cadre d’un règlement global et être le fruit de négociations entre les parties concernées. Le Premier ministre canadien a reconnu qu’il a débattu avec ses interlocuteurs israéliens du sort des réfugiés, mais qu’il avait insisté devant eux sur ce dernier point, alors que les propos des responsables canadiens à ce sujet étaient un peu plus nuancés. Répondant aux critiques des journalistes canadiens qui leur reprochaient vivement de ne pas leur fournir tous les éléments d’information relatifs aux entretiens de leur Premier ministre, ces responsables ont repris les propos de M. Chrétien laissant toutefois échapper qu’il aurait fait savoir à ses interlocuteurs que le Canada pourrait accueillir des réfugiés palestiniens. Parallèlement, M. Hoss a confié à la presse que le Premier ministre canadien s’est montré «intéressé par la position du Liban concernant le dossier des Palestiniens, et le retrait israélien». Il s’agit du seul commentaire officiel relatif aux entretiens du Sérail. Place de l’Étoile, où la délégation parlementaire canadienne tenait, simultanément, une réunion avec les membres du groupe d’amitié libano-canadienne, la même circonspection était de mise. Interrogé au sujet d’une éventuelle contribution canadienne au règlement du dossier des Palestiniens, le sénateur Pierre De Bané, d’origine libanaise, a répondu : «Cela n’entre pas dans la compétence de la délégation parlementaire. Je préfère laisser les grandes positions au Premier ministre, mais nous avons déjà dit à plusieurs reprises, par la voix de notre ambassadeur, que le Canada ne proposera jamais une solution qui serait contre les intérêts supérieurs du Liban». Selon les responsables canadiens cités plus haut, M. Hoss a également fait part à son interlocuteur des risques liés à un retrait israélien unilatéral, tout en mettant l’accent sur l’application de la résolution 425 de l’Onu. De mêmes sources, on a démenti les informations selon lesquelles la visite de M. Chrétien à Damas, lundi, est compromise à cause de son parti pris en faveur d’Israël dans le conflit qui oppose ce pays à la Syrie au sujet du lac de Tibériade. Le Premier ministre canadien avait déclaré lors d’une visite sur la partie occupée du Golan que «les Israéliens ont raison de vouloir garder le lac». Pratiquement harcelé par les journalistes canadiens à son retour à l’hôtel Phoœnicia – où il réside durant son séjour à Beyrouth – au sujet de «l’occupation syrienne» du Liban, M. Chrétien a soigneusement évité de répondre à la question, en mettant l’accent, en guise de réponse, sur l’application de la 425 et la concomitance des deux volets libanais et syrien des pourparlers de paix avec Israël. Comme les journalistes insistaient particulièrement sur la question, il a fini par déclarer : «Je n’ai pas à discuter la situation entre les deux pays». Ce matin, le Premier ministre canadien doit s’entretenir avec le président Émile Lahoud et visiter les locaux de Liban-Post.
La discrétion est le trait caractéristique de la première journée de la visite officielle du Premier ministre canadien, M. Jean Chrétien, au Liban ; une visite placée essentiellement sous le signe de la coopération bilatérale politique. Les critiques de la presse canadienne, qui ont fait écho aux propos tenus par M. Chrétien durant sa visite en Israël, y sont sûrement pour...