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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Le Conseil de sécurité pourrait difficilement avaliser les positions israéliennes Mission de l'Onu pour le tracé des frontières ?

Le problème soulevé au début de la semaine par le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh au sujet du tracé des frontières avec le Liban a fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières quarante-huit heures. Dans la journée d’hier, un haut responsable israélien a ainsi indiqué que l’État hébreu a donné son accord à une proposition de l’Onu d’envoyer des représentants pour aider à déterminer le tracé de sa frontière avec le Liban. Dans une interview au quotidien français Le Figaro, parue lundi dernier, le vice-ministre israélien de la Défense avait déclaré, rappelle-t-on, qu’Israël souhaite se «redéployer le long d’une ligne dotée d’une légitimité internationale». Le problème, a-t-il affirmé, est qu’il y a quatre versions possibles d’une telle ligne : «Les frontières établies en 1923 par la France et la Grande-Bretagne, celle de l’armistice de 1949, celle de 1978 reconnue par l’Onu et la frontière actuelle». M. Sneh a ajouté que «la version finale pourrait être quelque part entre ces lignes». Ces propos ont provoqué, à l’évidence, une vive polémique, le chef du gouvernement Sélim Hoss soulignant sans ambages qu’il n’y a qu’une seule et unique frontière entre le Liban et Israël. En acceptant l’arbitrage de l’Onu sur cette question, l’État hébreu cherche à montrer, selon un diplomate à Beyrouth, qu’il veut donner à ses ennemis le moins de prétexte possible pour poursuivre leurs attaques après le retrait unilatéral. L’Onu a refusé de commenter la position israélienne concernant la mission onusienne pour la détermination du tracé des frontières. Le porte-parole des Nations unies a souligné sur ce plan que le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait informé le Conseil de sécurité qu’il «attendait une lettre formelle d’Israël sur le retrait». «Ce n’est qu’après cela qu’il fera un commentaire sur une situation en évolution», a souligné le porte-parole. Précisant, d’entrée de jeu, la position de Jérusalem concernant la mission onusienne, un haut responsable israélien, qui se trouvait à bord de l’avion qui ramenait le Premier ministre Ehud Barak de Washington, a indiqué hier soir que l’État hébreu entérinera les conclusions de l’Onu. «Je suis convaincu que cette question peut être réglée», a déclaré aux journalistes ce haut responsable qui a requis l’anonymat. «La ligne frontière de 1978 avait été acceptée par les Nations unies en 1978 et je suis convaincu qu’elle le sera (à nouveau) par les représentants que l’Onu a l’intention d’envoyer» a-t-il ajouté. «S’il y a un désaccord sur dix mètres avec l’Onu, on n’en fera pas une affaire et on bougera nos bagages», a-t-il poursuivi, laissant entendre qu’Israël se pliera au verdict de l’Onu. Le Premier ministre israélien, note-t-on à ce sujet, a répété à plusieurs reprises qu’Israël ne revendiquait pas un seul mètre carré du Liban. Une question de droit Selon un diplomate occidental en poste à Beyrouth, l’apparente contradiction entre les déclarations de M. Barak et celle de son ministre tient au fait qu’«Israël veut montrer qu’en l’absence d’une paix globale rien ne l’oblige à respecter des frontières intangibles: du point de vue du droit international, il n’existe pas, selon les Israéliens, de frontière reconnue entre le Liban et Israël». «Pour les Israéliens le “respect” de l’intégrité territoriale du Liban et de ses frontières internationales, comme le stipule le point 1 de la résolution 425 de 1978, ne signifie pas forcément respect des frontières du mandat français, qui correspondaient aux frontières avec la Palestine sous mandat britannique, laquelle, incontestablement, n’existe plus», souligne ce diplomate. Toutefois, «la démonstration israélienne présente aussi des faiblesses», estime-t-il. «Il n’y a, en droit, aucune différence entre la ligne de 1923 et celle de 1949 : l’accord d’armistice stipule que la ligne à respecter par les deux belligérants “suivra le tracé de la frontière internationalement reconnue de 1923”», rappelle ce diplomate. «Par ailleurs, l’Onu n’a jamais reconnu de nouvelle ligne en 1978», note-t-il. Dans le bureau de Tyr de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), une carte en langue anglaise d’origine américaine se réfère à la ligne d’armistice de 1949, a constaté un correspondant de l’AFP. «En fait, les Israéliens veulent parler de la ligne à partir de laquelle ils ont lancé leur assaut en 1978, lors de l’opération Litani, ligne qui était le résultat des empiètements en territoire libanais qu’ils avaient faits depuis 1949 pour des motifs stratégiques», a souligné le diplomate susmentionné. «La différence entre la frontière internationale et la ligne de fait de 1978, ou celle d’aujourd’hui, est de quelques centaines de mètres à certains endroits», a-t-il indiqué. Selon un autre diplomate, «la frontière libano-israélienne avait été fixée par l’Onu lors du partage de la Palestine en 1948 et il serait étonnant que le Conseil de sécurité puisse avaliser les positions israéliennes telles qu’exprimées par M. Sneh».
Le problème soulevé au début de la semaine par le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh au sujet du tracé des frontières avec le Liban a fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières quarante-huit heures. Dans la journée d’hier, un haut responsable israélien a ainsi indiqué que l’État hébreu a donné son accord à une proposition de l’Onu...