Damas fait siennes les craintes émises par Lahoud Arafat refuse le désarmement des camps palestiniens

Le président palestinien Yasser Arafat a catégoriquement rejeté hier l’éventualité d’un désarmement des réfugiés palestiniens au Liban dans la perspective d’un retrait israélien du Liban-Sud. M. Arafat réagissait, à la suite d’un entretien au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak, aux prises de position de Beyrouth et de Damas qui ont lié le retrait israélien à la nécessité de régler la question des Palestiniens du Liban. Selon l’agence égyptienne Mena, qui cite le chef de l’Autorité palestinienne, «le président Arafat s’est déclaré indigné à l’idée d’un désarmement des réfugiés palestiniens au Liban» et estimé que «la présence palestinienne au Liban est légitimée par une décision du sommet arabe du Caire en 1970». Le gouvernement palestinien avait affirmé vendredi soir que la présence des réfugiés palestiniens au Liban ne constituait pas «une entrave» à l’exercice par le gouvernement libanais de sa pleine souveraineté en cas de retrait israélien du Liban-Sud. Samedi, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a souligné, à l’instar du chef de l’État Émile Lahoud quelques jours plus tôt, qu’un retrait unilatéral israélien sans règlement du problème des Palestiniens du Liban provoquerait des tensions dans la région. M. Chareh devait examiner hier au téléphone la question du retrait israélien du Liban-Sud avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Il a également évoqué cette question avec un émissaire du Quai d’Orsay, Yves Aubin de la Messuzière, qu’il a reçu à Damas. L’émissaire français était attendu par la suite à Beyrouth.