Une architecture composite(photo)

En moins d’un siècle, l’église Notre-Dame de l’Annonciation à Achrafieh a connu une histoire assez mouvementée. Elle a été construite en 1929, puis restaurée, un première fois, en 1964. Ses portes sont restées ouvertes aux fidèles jusqu’au début de la guerre libanaise, lorsque les tireurs isolés ont investi le quartier. L’édifice sera bombardé à deux reprises durant la guerre. Cependant, dès 1981, les messes y étaient de nouveau célébrées. Ces dernières années, une nouvelle restauration a été opérée et l’intérieur de l’église a été réaménagé. Ainsi, les murs de l’extérieur, construits en pierre ramleh (de grès sablonneuse) ont été nettoyés avec des jets de sable alors que l’enduit couvrant les murs à l’intérieur a été préservé. Le double étage de l’édifice accentue le mouvement d’ascension bien mis en relief par la voûte en berceau et la grande coupole, détail architectural rare dans les édifices religieux de la capitale. On accède à l’église par trois portes, la principale est à l’ouest et les deux latérales au nord et au sud. L’abside centrale, saillante à l’extérieur, est flanquée de deux absidioles incurvées dans le mur. S’il est vrai que le blanc est la couleur prédominante dans ce monument, il est accentué par la magnifique iconostase en marbre. Décorée par des motifs floraux faits de marbre noir et de granit rouge, elle donne accès aux trois autels. Le plus remarquable dans l’architecture de cette église est le mélange de plusieurs styles d’art. La croix grecque, les rosaces, les voûtes en berceau et les arcs en plein cintre sur le porche extérieur constituent ses traits caractéristiques et reflètent le mieux l’architecture des édifices religieux de Beyrouth au début du XXe siècle. Car durant cette période, les architectes puisaient leurs plans de l’art du Moyen Âge européen et de la Renaissance. Notre-Dame de l’Annonciation reste un témoin important de l’art de cette période et un monument à conserver.