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Actualités - CHRONOLOGIE

Lahoud à Annan : la Finul est-elle prête à désarmer les camps palestiniens ?

Après le préambule d’usage, le président Émile Lahoud s’est adressé dans son mémorandum au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan dans les termes suivants : «Le président Émile Lahoud remercie Son Excellence le secrétaire général pour ses efforts déployés en vue de parvenir à une paix juste et globale dans la région. Il adresse aussi à Son Excellence les questions suivantes concernant le retrait unilatéral israélien : «1 – Quelles sont, d’après vous, les raisons qui ont conduit les Nations unies et le Conseil de sécurité à l’adoption de la résolution 425 en 1978 ? La question palestinienne en est-elle la cause ? «2 – Pourquoi l’Onu et le Conseil de sécurité ont-ils été incapables de mettre en application cette résolution alors que leurs forces sont installées au Liban depuis 22 ans ? Son Excellence connaît-elle le nombre d’invasions, les pertes humaines et les dégâts matériels dont le Liban est victime depuis 1978 parce qu’Israël a refusé l’application de la 425 ? «3 – Croyez-vous que les motifs qui ont incité Israël à exécuter aujourd’hui la résolution 425 sont : – Le désir de se conformer à la volonté et aux efforts internationaux ? – Une contribution bénévole d’Israël à l’application de la résolution ? – Le résultat des opérations de la Résistance et des pertes infligées aux Israéliens ? – La protection du peuple libanais agressé ou celle de l’agresseur ? «4 – Ne pensez-vous pas que le Liban a payé suffisamment cher le prix de cette reculade israélienne ? Si tel est le cas, estimez-vous logique qu’on demande encore au Liban de payer le prix de la protection de ce retrait et des frontières israéliennes ? «5 – En référence à la première question, si certains groupes palestiniens tentaient de mener des opérations à travers la frontière dans le cadre du droit au retour, et en l’absence de solutions d’avenir pour eux, pensez-vous que la force internationale sera capable de mener de petites opérations de guerre quotidiennes à la frontière ? «6 – Tant qu’existe la possibilité à la frontière de petites guerres à l’origine desquelles se trouveraient des groupes palestiniens en provenance des camps de l’intérieur, au vu des précédentes expériences – la résolution 425 ayant été prise à la suite de l’invasion israélienne pour des raisons palestiniennes –, ne pensez-vous pas que l’intérêt du Liban exige que la force internationale désarme les camps palestiniens ou participe sur le terrain à cette opération ? Que ce soit dans les villes de Tyr, Saïda, Tripoli, Beyrouth, Baalbeck ou ailleurs, avant de se déployer à la frontière ? L’Onu accepterait-elle la condition libanaise de se déployer à la frontière seulement après le désarmement des Palestiniens puisque la situation intérieure est liée à la frontière et que la tâche de la force internationale est, selon la résolution 425, de «rétablir la paix et la sécurité internationales et d’aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective» au Sud et dans la Békaa-Ouest ; est-il possible de recouvrer cette autorité sans le désarmement des Palestiniens ? «7 – Que ce désarmement ait lieu ou non, quelles sont les garanties fournies par les Nations unies pour empêcher la violation des frontières terrestres, maritimes et aériennes libanaises ou encore des agressions ponctuelles contre le Sud et l’intérieur (du Liban) ? Quelles sont les garanties pour que les événements passés ne se répètent pas malgré la présence des forces internationales installées au Sud depuis 1978 ? La force internationale proposée disposera-t-elle des moyens de dissuasion terrestres, maritimes et aériens pour appliquer ces garanties ? Et qui donnera l’ordre à cette force d’appliquer ces garanties en cas de violation ou d’agression ? «8 – Les archives de l’Onu datant de 1978 indiquent que le gouvernement libanais avait envoyé le 31 juillet 78 des unités de l’armée libanaise au Sud conformément à la résolution 425, à la demande des Nations unies. Les troupes israéliennes et leurs collaborateurs se sont opposés par la force à l’armée libanaise dans la localité de Kawkaba et l’ont empêchée d’avancer, faisant des tués et des blessés dans ses rangs. Depuis, Israël a envahi à plusieurs reprises le Liban, faisant des milliers de tués et de blessés, causant des dommages matériels et moraux évalués à plus de 70 milliards de dollars. Aujourd’hui, l’État hébreu affirme être disposé à appliquer la résolution 425 sous prétexte de respecter la volonté de la communauté internationale, alors que tout le monde sait que cette décision est le résultat des pertes infligées à son armée par la Résistance. La question est de savoir qui a décidé d’exempter Israël des dédommagements dus au Liban et à son peuple en raison de sa violation permanente de la résolution 425 ? Sur quelle base a-t-il été absous ? Aux yeux de l’Onu, l’agresseur a-t-il le droit d’être gratuitement pardonné ? Pis encore, l’agresseur a-t-il le droit de demander à être protégé de l’agressé ? «Monsieur le secrétaire général, «Le Liban estime avoir droit à des réponses de l’Onu à ces questions avant de décider d’entrer dans les détails. «En attendant, le Liban demeure attaché à la réalisation d’une paix juste et globale fournissant des garanties à toutes les parties, et considère que tout retrait israélien provoqué par la Résistance est une grande victoire pour le Liban ainsi que pour la résolution 425 elle-même. C’est une victoire qui peut difficilement faire l’objet d’un compromis, en l’absence des éclaircissements réclamés et à l’ombre des traditionnels atermoiements israéliens».
Après le préambule d’usage, le président Émile Lahoud s’est adressé dans son mémorandum au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan dans les termes suivants : «Le président Émile Lahoud remercie Son Excellence le secrétaire général pour ses efforts déployés en vue de parvenir à une paix juste et globale dans la région. Il adresse aussi à Son Excellence les...