Ressources hydrauliques - Jérôme Monod reçu par les principaux responsables Les libanais pourraient ne plus avoir soif grâce à Suez Lyonnaise des eaux

Le groupe Suez Lyonnaise des eaux, l’un des leaders mondiaux des services collectifs de proximité (énergie, eau, propreté et communication), investira au Liban. Hier, Jérôme Monod, premier directeur général du groupe, a fait le tour des responsables libanais pour exposer les projets d’avenir que l’entreprise entamera dans le pays. «Notre groupe est probablement le plus capable d’apporter une aide globale au Liban en matière de gestion des eaux sous tous ses aspects ; ce problème est extrêmement sérieux et urgent», a déclaré hier à Beyrouth le PDG de l’entreprise. Dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, M. Monod a indiqué que «le groupe, qui est présent dans 120 pays du monde et dont le chiffre d’affaires atteint 38 milliards de dollars, entreprendra divers projets pour la gestion de l’eau au Liban ; ils couvriront la zone de Tripoli, Beyrouth et le Mont-Liban, et le fleuve Awali». Dans ce cadre, un projet de gestion déléguée, couvrant la capitale et le Mont-Liban, sera en début de discussion entre les ministères concernés et l’Office des eaux de Beyrouth, sous l’égide de la Banque mondiale. Le projet en BOT du fleuve Awali s’élèvera à 200 millions de dollars et cela sans prendre en considération le coût d’un barrage qui devrait être construit à Bisri. L’appel d’offres sera lancé par le CDR. Deux plans, relatifs notamment à la distribution de l’eau potable, seront exécutés à Tripoli ; l’un sera financé par l’Agence française du développement et l’autre bénéficiera d’un crédit à long terme, s’élevant à 100 millions de dollars, en provenance de la Banque européenne d’investissement. De plus, un protocole français couvrira sept projets dans le secteur de l’assainissement de l’eau. «L’entreprise compte aussi devenir opérationnelle, dès que l’opportunité se présentera, dans la bande frontalière sud du pays», a noté le PDG du groupe mondial. À la question de savoir pourquoi la Lyonnaise des eaux n’a pas proposé des projets de grande envergure à la fin des événements du Liban, M. Monod, qui a effectué sa première visite à Beyrouth en 1992, a indiqué que «les administrations n’étaient pas encore prêtes à lancer ce genre d’appels d’offres». L’infrastructure juridique manquait et les lois relatives à la gestion de l’eau devraient être prochainement modifiées. C’est la révision de ces lois qui ouvrira de nouvelles perspectives pour le pays. Et le directeur du groupe Suez Lyonnaise des eaux de souligner que «si les projets sont entamés cette année, les effets sur la population se ressentiront au bout de 18 mois». Joubrane Owayshek, directeur régional du développement pour la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein de la Lyonnaise des eaux, a pour sa part indiqué à L’Orient-Le Jour que «les projets proposés ne verront pas le jour avant 2001». «Généralement, nos programmes sont étalés sur une trentaine d’années», a-t-il poursuivi en soulignant que «dans le cadre d’un protocole français, la Lyonnaise des eaux était présente au sein du ministère des Ressources hydrauliques de 1993 à 1997». Depuis octobre dernier, le bureau régional pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, qui siégeait à Amman, a été transféré à Beyrouth. Hier, c’est en compagnie de l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier que la délégation du groupe Suez Lyonnaise des eaux, présidée par M. Monod et formée notamment d’Yves Thibaut de Silguy, ancien commissaire européen chargé de l’Euro, Christian Prot, délégué général du groupe auprès de la Banque mondiale, et Rémy Lantier, vice-président de Degremaut, avait rendu visite aux responsables libanais. Le groupe s’était entretenu avec le président de la République le général Émile Lahoud, le Premier ministre Sélim Hoss, le chef du Parlement Nabih Berry et le ministre des Ressources hydrauliques et électriques Sleimane Traboulsi.