Sécurité - L'intégrisme frappe de nouveau Attentat à l'explosif contre un magasin de vidéocassettes à Saïda

L’intégrisme a frappé une fois de plus à Saïda. La cible n’était pas, cette fois, une boutique vendant des spiritueux, mais un magasin de vente et de location de vidéocassettes. Une charge de faible puissance, placée devant le magasin, a explosé hier à 4 heures 30 du matin, détruisant la devanture et endommageant trois voitures garées à proximité, dont celle du propriétaire, Bassam el-Roz, de nationalité libanaise. L’attentat s’est produit dans le quartier populaire de Taamir, un quartier mixte habité par des Libanais et des Palestiniens et attenant au camp de réfugiés de Aïn el-Heloué. Outre le commerce de vidéocassettes, le propriétaire du magasin assurait un service de location, par câble, de chaînes de télévision émettant via satellite. Loin d’être le premier du genre, cet attentat n’est que la réédition de plusieurs autres qui, tout au long des quelques dernières années, ont marqué l’avance de l’intégrisme religieux au Liban-Sud et au Liban-Nord où il est devenu quasi impossible de trouver une boutique vendant des spiritueux. D’autant plus que cette vague d’intégrisme risque de faire boule de neige et de s’étendre à d’autres régions du pays, menaçant la plus élémentaire des libertés humaines et le mode de vie d’une grande partie de la population. La société libanaise, qui n’a jamais souffert de pareilles contraintes, se trouverait-elle placée maintenant sur la pente glissante de l’obscurantisme et de l’intolérance ? Seule la fermeté de l’État peut empêcher une telle dérive. Toujours au Liban-Sud, un groupe de personnes qui n’ont pu être identifiées ont lancé, dimanche et lundi soir, des bâtons de dynamite contre un campement d’ouvriers syriens situé au lieudit Barrak, à proximité de la localité de Addoussié. Les deux attaques n’ont pas fait de victimes. Rappelons que ce même campement, où logent près de 1 500 ouvriers syriens, avait déjà été détruit par un incendie d’origine criminelle. D’autre part, pour des raisons personnelles, un Palestinien du Fateh a ouvert le feu contre le ressortissant syrien Ihab Mohammed Dib Assouad à l’intérieur de la permanence de ce mouvement située au camp d’entraînement militaire des Lionceaux, l’atteignant d’une balle à la tête. Conduit à l’hôpital al-Kouds du camp de Aïn el-Héloué, Assouad ne devait pas tarder à succomber à sa blessure. Les forces de l’ordre ont pu savoir que le secrétaire général du Fateh au Liban, Sultan Aboul-Aynayne, avait désigné une commission d’enquête chargée d’élucider les circonstances de l’incident.