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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Les conflits se suivent et ne se ressemblent pas Toujours de l'eau dans le gaz entre le Législatif et le gouvernement

Un clou chasse l’autre. À peine remisés les divers épisodes du conflit sur les décrets, le Législatif se retrouve à couteaux tirés avec le gouvernement au sujet des déclarations du ministre de la Défense sur le déploiement syrien au Sud. La trêve, proclamée au nom d’une indispensable unité des rangs intérieurs face à la gravité de la situation régionale, se trouve rompue avant même de prendre effet. Outré de ce qu’une personnalité ministérielle réfugiée dans l’anonymat lui ait attribué la paternité indirecte des propos de M. Ghazi Zeayter, le président de la Chambre, M. Nabih Berry, s’est déchaîné comme jamais. Se référant à la période où le Deuxième Bureau utilisait l’intox (baptisée «dactylo») par des rumeurs savamment distillées, M. Berry a dit en substance que «ces méthodes ne peuvent réussir avec moi. Ni la dactylo médiatique ni la dactylo sécuritaire ne m’impressionnent. Je conseille aux taupes de ne pas recourir à ces procédés, car une telle espèce animale est vouée à rester sous terre». Sans nommer personne, M. Berry a confirmé qu’il ne porte pas certains membres du Cabinet dans son cœur. Ses proches imputent à ces cadres de l’Exécutif la responsabilité de la crise que, selon eux, le pays traverse actuellement. Ils les accusent également d’avoir inspiré les allusions selon lesquelles M. Berry serait à l’origine des propos de M. Zeayter. Bref, tout ne va pas pour le mieux actuellement entre le président de la Chambre et le président du Conseil. Selon ses partisans, M. Berry a l’impression qu’on cherche à lui nuire et il multiplierait les contacts présentement pour savoir à quoi s’en tenir au juste. Ces sources précisent qu’il se préoccupe surtout de tenter de cerner les intentions de Baabda à son égard. Et d’ajouter que le leader du mouvement Amal souhaite entretenir avec le régime les meilleures relations possibles. Sur le plan tactique, M. Berry a pensé riposter à la campagne dont il se croit l’objet en recourant largement à la presse. C’est à cet effet qu’il a, d’une manière impromptue, invité le conseil de l’Ordre des rédacteurs à une rencontre au cours de laquelle il a pu détailler ses positions, à l’adresse de l’opinion publique. Toujours d’après certains sympathisants, il est résolu à ne pas se cantonner dans une attitude purement défensive et à contre-attaquer vigoureusement. Pour renforcer ses positions à l’approche des législatives. Il répète que lorsque les constantes de base comme Taëf lui paraissent menacées, il doit se montrer inflexible. Comme il l’a fait en critiquant sévèrement la thèse développée par le ministre de la Justice p.i., M. Sleiman Traboulsi, sur les pouvoirs comparés du Conseil des ministres et de la présidence de la République. Le ton abrupt que M. Berry a adopté à cette occasion aurait déplu à certaines parties. D’autant que son intervention a abouti à mettre en relief des divergences de vues au sein de l’Exécutif. Ses contempteurs estiment que M. Berry, au lieu de laisser une crise éclater, aurait dû discuter de la question avec le chef du gouvernement avant le débat à la Chambre, dans le cadre de la coopération à laquelle les pouvoirs sont constitutionnellement tenus. Surtout que le problème posé est d’ordre national, ce qui impose entente et consensus. Les mêmes sources reprochent à M. Berry de trop craindre qu’on ne touche à ses gens dans l’Administration ou qu’on n’érode son plateau électoral. Toujours est-il que pour l’intéressé, la meilleure défense reste l’attaque. Et s’il fait feu de tout bois actuellement, c’est sans doute pour éviter toute mauvaise surprise. Le jour des élections.
Un clou chasse l’autre. À peine remisés les divers épisodes du conflit sur les décrets, le Législatif se retrouve à couteaux tirés avec le gouvernement au sujet des déclarations du ministre de la Défense sur le déploiement syrien au Sud. La trêve, proclamée au nom d’une indispensable unité des rangs intérieurs face à la gravité de la situation régionale, se trouve...