Barak : l'expression du désarroi de l'autre camp

Les autorités israéliennes ont jugé peu réaliste hier un déploiement de troupes syriennes au Liban-Sud en cas de retrait unilatéral de leurs troupes de cette région, estimant que les propos du ministre de la Défense, M. Ghazi Zeayter, à ce sujet «traduisent le désarroi de l’autre camp». Si le Cabinet du Premier ministre israélien a refusé de commenter officiellement ces propos, des sources politiques israéliennes, citées par l’AFP, ont rapporté ce commentaire de Ehud Barak : «Je ne pense pas qu’un déploiement de l’armée syrienne le long de la frontière israélienne soit réaliste». «Je pense que les propos de Zeayter témoignent d’un certain désarroi dans l’autre camp», a-t-il déclaré, selon les mêmes sources. Le même discours a été tenu par un ministre israélien, après la mise au point libanaise officielle au sujet des propos de M. Zeayter. «En fait, les Libanais ne savent pas comment réagir à notre retrait, qui aura lieu au plus tard le 7 juillet quelles que soient les déclarations qui pourront être faites», a assuré le ministre des Télécommunications, Binyamine Ben Eliezer, dans une déclaration à la radio israélienne. Selon lui, «un déploiement de l’armée syrienne au Liban-Sud après le retrait de juillet serait inacceptable car cela créerait un nouveau front, mais je ne suis pas sûr que Damas le veuille. Un déploiement syrien au Liban-Sud signifierait qu’à chaque incident à la frontière, soldats israéliens et syriens se retrouveraient face à face», a-t-il ajouté. Pour le ministre de la Justice Yossi Beilin, les déclarations de M. Zeayter «expriment surtout la crainte des autorités libanaises d’assumer leurs responsabilités sur le terrain lorsque l’armée israélienne se sera retirée sur la frontière». «Notre prochain retrait du Liban-Sud provoque (à Beyrouth) l’incertitude sur la nature des réactions de l’armée israélienne en cas d’attaques contre nos localités de Galilée», a renchéri le ministre israélien de la Sécurité intérieure Shlomo Ben Ami.