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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre de la Défense a exprimé un point de vue personnel Les propos attribués à Zeayter mettent l'Etat dans l'embarras

Le ministre de la Défense, M. Ghazi Zeayter, a beau démentir avoir plaidé en faveur d’un déploiement des troupes syriennes tout le long de la frontière libano-israélienne, les propos qui lui ont été attribués n’en ont pas moins mis en émoi le Liban officiel qui s’est empressé de souligner que le ministre «n’a fait qu’exprimer un point de vue personnel» et que la présence syrienne à la frontière au Liban-Sud «n’a jamais été évoquée avec la Syrie ou discutée par les autorités libanaises». C’est vendredi soir que M. Zeayter a parlé d’un déploiement syrien au Liban-Sud, dans le cadre d’une conférence qu’il a donnée au Centre culturel Nabih Berry, à Tyr, sur le thème suivant : «La position du Liban par rapport au retrait israélien». «Le gouvernement libanais pourrait demander à l’armée syrienne, présente de manière légitime sur la plus grande partie du territoire libanais, de se déployer aux côtés de l’armée libanaise dans les régions où elle pénétrera en cas de redéploiement israélien», a assuré M. Zeayter, dont les propos ont été rapportés par toutes les agences de presse locales. Il s’agit là «d’une des plus importantes marges de manœuvre qui pourrait faire tomber les dirigeants israéliens dans le labyrinthe de leurs actions arbitraires», a-t-il ajouté, en allusion à un retrait israélien unilatéral du Liban-Sud sans accord avec Damas et Beyrouth. M. Zeayter s’est en outre aligné sur la position récemment exprimée par le président de la Chambre, M. Nabih Berry, «rejetant» le déploiement d’une force multinationale au Liban-Sud. «Les efforts israéliens visant à créer une force multinationale pour protéger son redéploiement en territoire libanais sont rejetés par le Liban qui ne renoncera pas à un pouce de son territoire», a affirmé M. Zeayter. «Le Liban ne sera jamais un garde-frontière pour Israël, dont le retrait des zones qu’il occupe au Liban-Sud, sans condition, sur base de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu (1978), est une exigence libanaise», a-t-il souligné. «La résistance (armée) se poursuivra et le retrait unilatéral d’Israël, s’il a lieu, constituera une victoire éclatante de la Résistance libanaise», a-t-il ajouté. Évoquant le sommet tenu dimanche 26 mars à Genève entre les présidents américain Bill Clinton et syrien Hafez el-Assad, M. Zeayter a accusé Washington de «parti pris en faveur d’Israël». Ce parti pris constitue, selon lui, «un message sur l’existence d’intentions cachées et de préparatifs en vue d’une agression contre le Liban et la Syrie». Pour le ministre de la Défense, «les propositions syriennes sont claires». «La Syrie, a-t-il dit, a entamé les négociations sur la base de la terre contre la paix, une paix juste et globale qui demeure le choix du Liban et de la Syrie, mais sûrement pas dans les conditions d’Israël ni dans sa conception de la paix, qui diffère totalement de la nôtre». «Le destin du Liban et de la Syrie est de faire face aux multiples pièges tendus par Israël (...), et l’entente inaliénable libano-syrienne est le garant du renforcement de la position de nos deux pays face à l’arrogance d’Israël et à ses mensonges à propos de la paix», a-t-il poursuivi. «Le Liban, à l’instar de la Syrie, ne signera pas un accord séparé avec Israël et la coordination demeurera totale et étroite dans tous les domaines ainsi qu’au niveau des négociations si elles reprennent», a ajouté M. Zeayter Moins de vingt-quatre heures plus tard, une source officielle libanaise a affirmé que les propos tenus par le ministre n’engageaient pas son gouvernement ni celui de Damas, qui n’a pas été consulté. Selon cette source, M. Zeayter «n’a fait qu’exprimer un point de vue personnel. Cette question n’a jamais été évoquée avec la Syrie et n’a fait l’objet d’aucune discussion lors des réunions du Conseil des ministres». De même source, on a indiqué que la «Syrie ne peut en aucun cas garantir la sécurité de la frontière d’Israël ni empêcher d’une manière ou d’une autre la résistance anti-israélienne». Aussitôt après, M. Zeayter a fait une déclaration, rapportée par l’Ani et dans laquelle il a précisé que les propos qui lui ont été attribués sont «absolument incorrects et ont été tronqués d’une manière qui est en totale contradiction avec le contenu de la conférence». Le ministre n’a pas donné davantage de précisions sur les passages tronqués de sa conférence et sur les termes exacts qu’il avait utilisés.
Le ministre de la Défense, M. Ghazi Zeayter, a beau démentir avoir plaidé en faveur d’un déploiement des troupes syriennes tout le long de la frontière libano-israélienne, les propos qui lui ont été attribués n’en ont pas moins mis en émoi le Liban officiel qui s’est empressé de souligner que le ministre «n’a fait qu’exprimer un point de vue personnel» et que la...