Dossier régional - Hoss aujourd'hui à Damas Chareh : il est faux de parler de guerre (photo)

«Il est faux de parler de guerre, quand on fait la paix». Message aux Américains et au monde entier, les propos de M. Farouk el-Chareh, qui a été reçu par le chef de l’État Émile Lahoud, illustrent «la volonté de la Syrie de ne pas se laisser entraîner dans le jeu d’Israël qui vise à brouiller les relations syro-américaines», a-t-on estimé à Beyrouth. En public, le ministre syrien des Affaires étrangères a indiqué que, dans le contexte actuel, Damas ne fait pas sienne l’hypothèse émise par le ministre de la Défense Ghazi Zeayter d’un déploiement syrien au Liban-Sud. En privé, M. Chareh a dénoncé le caractère «imprudent» des propos de M. Zeayter. De source gouvernementale, on assure que l’éventualité évoquée par celui-ci n’a pas été examinée en Conseil des ministres, et que des reproches ont été adressés par le chef du gouvernement et le président Lahoud au ministre de la Défense. Une décision de cette gravité ne saurait être abordée, encore moins prise, à l’échelon ministériel, a-t-on souligné de source politique. Et l’on se demande si cette bavure ne finira pas par discréditer le gouvernement et en entraîner le remaniement, afin d’y faire entrer des personnalités aujourd’hui non représentées. Les propos de M. Zeayter ont été tenus au centre culturel Nabih Berry, qui s’est chargé de les distribuer. La visite à Beyrouth de M. Chareh n’est pas sans rapport avec les propos tenus par le ministre de la Défense, a-t-on enfin affirmé. Toutes ces questions seront à nouveau examinées et confirmées au cours des entretiens entre le président du Conseil Sélim Hoss et son homologue syrien Mohammed Mostapha Miro, prévus aujourd’hui à Damas. Le chef du gouvernement rencontrera également M. Bachar el-Assad ainsi que le chef de la diplomatie syrienne, avec lesquels il examinera les scénarios de retrait unilatéral israélien du Liban. Un entretien avec le président syrien, que le chef du gouvernement n’a pas rencontré depuis longtemps, n’est pas non plus exclu.