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Actualités - CHRONOLOGIE

Etats-Unis - La secrétaire d'Etat est indifférente et obsédée par sa propre image, souligne le Washington Post Albright essuie un véritable feu de critiques (photo)

À quelques mois de la fin de l’administration Clinton, le chef de la diplomatie américaine Madeleine Albright a essuyé mardi de vives critiques de l’un des quotidiens les plus influents du pays, mettant en cause son style et son incapacité à défendre les intérêts américains. «Manque d’assurance», «indifférence», «obsession pour sa propre image» et «ton de maîtresse d’école» : citant des témoignages de diplomates américains, d’universitaires et d’experts de politique étrangère, le Washington Post s’est livré, en première page, à un véritable jeu de massacre. L’action de Mme Albright, la première femme à occuper une fonction aussi élevée aux États-Unis, avait déjà été vivement dénoncée en décembre par un autre journal de premier plan, le New York Times. L’article du Washington Post souligne en particulier la perte d’influence du département d’État (ministère des Affaires étrangères) qu’elle dirige au profit d’autres cercles du pouvoir, en particulier le Conseil national de sécurité dirigé par Samuel Berger, influent conseiller de Bill Clinton. Le département d’État a réagi mardi en qualifiant de «faible» l’article du Washington Post, assurant que le passage de Mme Albright à la tête de la diplomatie américaine serait «jugé très positivement par les historiens». «Elle a redéfini le métier de secrétaire d’État, qui n’est pas un travail facile mais un combat de tous les instants», a déclaré un porte-parole du département d’État, James Foley. Ancienne universitaire et ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Mme Albright avait succédé à Warren Christopher après la réélection du président Clinton en 1996. Elle doit quitter son poste en janvier, à la fin du second mandat de M. Clinton. «Aujourd’hui, elle a beaucoup perdu de son influence, érodée par des agences gouvernementales rivales et la Maison-Blanche, et minée par les critiques de son style direct, parfois proche de celui d’une maîtresse d’école», affirme le journal. Les «amis» de Mme Albright ne l’épargnent pas plus, à en croire le Washington Post qui cite Peter Krogh, un universitaire qui l’avait recrutée pour occuper une chaire de politique étrangère à la Georgetown University de Washington. «Je ne pense pas qu’elle ait été particulièrement efficace» à la tête de la diplomatie américaine, affirme aujourd’hui M. Krogh dans l’influent quotidien. Les critiques portent en particulier sur l’échec de la ratification par le Congrès du traité d’interdiction des essais nucléaires (CTBT) l’an dernier, un revers majeur pour la politique étrangère américaine. Sa politique vis-à-vis du Kosovo, où elle a plaidé avec ferveur pour une intervention militaire, «reste un sujet de débat», affirme aussi l’article du Washington Post. «Elle est devenue le garçon coursier plus que le concepteur de la politique étrangère», affirme un universitaire non identifié, mais présenté comme un proche de Mme Albright. Le journal reconnaît toutefois que Mme Albright, née à Prague avant la guerre d’où elle a dû fuir avec sa famille, devant les nazis une première fois puis après la prise de pouvoir par les communistes, «a toujours eu un intérêt constant pour la démocratie et les droits de l’homme». Mais après une période marquée par l’intérêt suscité par le fait qu’elle était la première femme à accéder à la haute fonction de secrétaire d’État, «la lune de miel est bien finie», reconnaissait mardi un responsable du département d’État, sous couvert d’anonymat.
À quelques mois de la fin de l’administration Clinton, le chef de la diplomatie américaine Madeleine Albright a essuyé mardi de vives critiques de l’un des quotidiens les plus influents du pays, mettant en cause son style et son incapacité à défendre les intérêts américains. «Manque d’assurance», «indifférence», «obsession pour sa propre image» et «ton de...