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Actualités - ANALYSE

Possible tournée explicative de Lahoud à l'étranger

Après la confirmation du blocage régional à l’issue du sommet infructueux de Genève, Beyrouth s’inquiète encore plus fortement pour le Sud. Le processus de paix étant de nouveau gelé, sinon compromis, il est en effet à craindre que Barak ne décide d’augmenter la pression au maximum sur le couple Syrie-Liban. En ordonnant ce que l’on appelle un retrait unilatéral. Étant entendu que cette évacuation sans arrangement préalable interviendrait au début de l’été. Il est également possible que, sous couvert de céder aux ultras de son gouvernement, le Premier ministre israélien applique la politique de la terre brûlée au Sud avant le retrait. Pour le moment, le Liban se heurte à un problème de communication et de lisibilité de ses positions propres. En effet, la propagande israélienne semble avoir largement réussi à falsifier les donnes. Plusieurs personnalités retour de divers pays occidentaux rapportent ainsi qu’on croit volontiers, comme le soutient Israël, que c’est le Liban lui-même qui refuse le retrait. À cause de la domination syrienne, qui lie le sort du Sud à celui du Golan. C’est cette image tronquée des réalités qu’il s’agit de corriger, si l’on veut que les grandes capitales interviennent afin d’empêcher des attaques israéliennes d’envergure, avant, pendant ou après le retrait. Bien évidemment le Liban va, après Genève, consulter la Syrie. Des contacts intensifs sont prévus à tous les niveaux et probablement M. Farouk el-Chareh, qui en a pris le pli, viendra à Baabda rencontrer les trois présidents pour leur exposer en détail les résultats du sommet Assad-Clinton. Parallèlement, des sources informées s’attendent que le chef de l’État, le général Émile Lahoud, effectue une tournée dans les pays arabes et à l’étranger pour bien y expliciter la vraie situation. Il mettrait l’accent sur l’attachement constant du Liban à la 425, en soulignant que le jumelage indéfectible avec la Syrie signifie qu’aucun des deux pays ne signerait une paix définitive. Ce serait le premier périple extérieur du président Lahoud, dont toutes les capitales ont applaudi l’élection, suivie d’une stabilisation intérieure accentuée qui redonne confiance dans ce pays. Toujours est-il qu’à part le lourd contentieux avec l’occupant israélien, le président Lahoud devrait en principe, s’il voyage, exposer à ses divers interlocuteurs un dossier qui le préoccupe beaucoup : l’implantation. Il répéterait sa certitude qu’aucune paix véritable ne peut être réalisée dans la région sans le règlement du problème des réfugiés palestiniens, dont le droit de retour doit être consacré. Il apporterait dans ce cadre des éclaircissements sur les propos qu’il a tenus dernièrement au sujet d’une réactivation potentielle de la Résistance palestinienne au Sud en cas de retrait israélien unilatéral. En effet, certaines capitales occidentales ont mal interprété cette mise en garde contre les risques à venir, en y voyant le reflet d’une attitude opposée à la paix. Une source sécuritaire indique en substance à ce sujet que le Liban ne peut évidemment pas interdire aux Palestiniens de revendiquer leur droit au retour, car ce serait promouvoir cette implantation qu’il rejette. Quoi qu’il en soit, les mêmes sources informées indiquent que la tournée du président Lahoud n’est au stade actuel qu’un projet général. Il n’a pas encore été décidé si elle englobera, à part les pays arabes et la France, les États-Unis.
Après la confirmation du blocage régional à l’issue du sommet infructueux de Genève, Beyrouth s’inquiète encore plus fortement pour le Sud. Le processus de paix étant de nouveau gelé, sinon compromis, il est en effet à craindre que Barak ne décide d’augmenter la pression au maximum sur le couple Syrie-Liban. En ordonnant ce que l’on appelle un retrait unilatéral....