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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud : des perspectives plus que jamais incertaines

Comme on pouvait s’y attendre au lendemain de l’échec annoncé du sommet syro-américain de Genève, c’est sur les éventuelles répercussions militaires au Liban – éternel pays otage – que les spéculations diplomatiques se sont concentrées hier, les craintes étant évoquées, il faut le souligner, beaucoup plus ouvertement en Occident qu’en Israël même. À Tel-Aviv, le Premier ministre Ehud Barak a réaffirmé que l’armée se redéploierait sur la frontière israélo-libanaise «d’ici juillet» même sans accord avec Damas et Beyrouth, «ce qui permettra de mettre fin une fois pour toutes à la tragédie du Liban, qui a coûté la vie à plus d’un millier de nos soldats». Interrogé sur d’éventuelles attaques contre les localités frontalières qui pourraient être lancées du Liban-Sud après ce repli, M. Barak a souligné qu’il «ne conseillait à personne de tester les réactions israéliennes après un redéploiement de notre armée sur la frontière». Le ministre des Affaires étrangères David Lévy a confirmé lui aussi l’intention de retrait unilatéral, alors que dans les milieux diplomatiques occidentaux, on exprimait une vive inquiétude quant à la suite des événements. «Tout est en place pour une crise majeure, avec une nouvelle escalade au Sud», estimait ainsi un diplomate en poste à Beyrouth, qui n’a pas écarté la possibilité de frappes israéliennes contre des cibles syriennes au Liban. Si d’autres sources se refusent à croire à un scénario-catastrophe – lequel semble faire partie de l’arsenal diplomatico-politique habituel en période de négociations aussi ardues –, tout le monde semble d’accord sur les risques potentiels de l’après-retrait. De sources proches de la Commission européenne de Bruxelles, on va très loin, affirmant craindre une riposte israélienne «dévastatrice» à toute attaque qui serait menée depuis le territoire libanais. Côté libanais, les dirigeants ont naturellement imputé à l’État hébreu la responsabilité de l’échec de Genève. Le chef du gouvernement Sélim Hoss est entré en contact avec le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, qui l’a informé de la teneur des entretiens Clinton-Assad. M. Chareh, indique-t-on dans les milieux officiels, pourrait d’ailleurs venir cette semaine à Beyrouth pour coordonner la marche à suivre avec les responsables. Le président de la Chambre Nabih Berry, qui s’est entretenu hier au téléphone avec le chef de l’État Émile Lahoud, refuse pour sa part de se laisser convaincre de l’échec total du sommet. Aux dires de ses proches, M. Berry veut croire en effet que des résultats apparaîtront dans une dizaine de jours, la réunion n’ayant pas pu à ses yeux être convoquée pour rien.
Comme on pouvait s’y attendre au lendemain de l’échec annoncé du sommet syro-américain de Genève, c’est sur les éventuelles répercussions militaires au Liban – éternel pays otage – que les spéculations diplomatiques se sont concentrées hier, les craintes étant évoquées, il faut le souligner, beaucoup plus ouvertement en Occident qu’en Israël même. À...