Le courant aouniste s'étonne de la position officielle

Le Courant national libre (CNL-aouniste) a critiqué hier la position officielle libanaise. «Depuis dix ans, et cela n’étonne personne, c’est le même air qui revient à chaque fois que le Liban essaye de s’exprimer sur la scène internationale; on le taxe de sioniste», a estimé le CNL. Pour le CNL, ce qui est étonnant c’est que ceux qui sont censés «être soucieux de la souveraineté et de l’indépendance du Liban ne se révoltent que pour être en tête de ceux qui s’opposent au retrait des forces d’occupation syriennes et considèrent une telle demande comme “une tentative de mettre la pression sur le Liban et la Syrie”». «Cette réalité prouve que la griffe syrienne contrôle bien toutes les institutions et a pris en otage la décision nationale libanaise», a ajouté le courant aouniste. Concernant la critique adressée par le président Lahoud aux douze membres de la Chambre des représentants américains qui avaient adressé une lettre au président Clinton lui demandant le retrait syrien du Liban et qui étaient attribuables, selon le chef de l’État libanais, «au lobby sioniste», le CNL a affirmé que cette opération avait été réalisée «grâce à l’effort de ses membres présents aux États-Unis». «Nous avons eu beaucoup de mal à réunir plusieurs signatures des membres de la Chambre des représentants, justement parce que le lobby sioniste ne veut pas créer un chambardement au niveau des négociations en cours entre Israéliens et Syriens», a souligné le CNL. «S’il y a une motivation pour le lobby sioniste aux États-Unis, c’est bien celle de se ranger du côté de tous ceux qui veulent étouffer la voix du Liban libre», a-t-il précisé. Le CNL a en outre indiqué que «sa demande d’application de la résolution 520 du Conseil de sécurité de l’Onu et du retrait des forces armées syriennes du Liban émanait de la volonté du peuple libanais réfractaire à l’occupation et non de celle de ses dirigeants». «Tout le monde sait sur la scène internationale que le retrait israélien du Liban est pratiquement acquis avec ou sans accord, ce que l’État tente de cacher aux Libanais», a poursuivi le courant aouniste. «Conformément à notre engagement national, nous ne pouvons par conséquent que promettre de demander le retrait de l’armée d’occupation syrienne du Liban», a-t-il conclu.