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Actualités - CHRONOLOGIE

Armée Rouge - La version officielle est contredite par le comité des amis de Kozo Okamoto A bas le gouvernement, ont crié hier trois cents manifestants (photo)

Dans ce qui ressemble fort à une tentative de rattrapage de la répression violente de la manifestation de vendredi dernier, les forces de l’ordre ont encadré hier les 300 partisans des militants japonais qui protestaient contre la décision du gouvernement d’expulser les quatre membres de l’Armée rouge vers la Jordanie, avant qu’ils ne soient renvoyés dans leur pays. Cette expulsion, qui s’est transformée sciemment ou non en extradition pure et simple n’en finit d’ailleurs pas de soulever une polémique. Après les explications du directeur général de la Sûreté générale, le genéral Jamil Sayed – qui avait mardi nié l’existence du moindre deal, précisant que le Liban a agi conformément à la ligne générale d’appui à la Résistance –, le chef du comité des amis de Kozo Okamoto, M. Hadi Begdache, avait relaté mercredi une histoire tout à fait différente. M. Begdache –, qui avait été malmené au cours de la manifestation de vendredi, avait donné des précisions ahurissantes, dignes d’un roman policier sur la manière dont, jusqu’au bout, les 4 Japonais avaient été dupés par ceux qui les avaient pris en charge. Selon Begdache – qui s’est exprimé dans le cadre d’une conférence de presse tenue au syndicat des rédacteurs –, les forces de l’ordre avaient demandé aux quatre Japonais qui devaient être expulsés de ranger rapidement leurs affaires car ils devaient être expulsés du Liban – conformément au jugement de la cour criminelle – pour quelques heures, vers la Syrie, avant d’y être ramenés munis cette fois de permis de séjour légaux qui seraient renouvelés régulièrement. Comme Masao Adachi s’étonnait de la rapidité des formalités, il lui fut répondu qu’il fallait faire vite pour éviter que la nouvelle ne parvienne aux autorités japonaises. C’est donc menottes aux poignets et dans des voitures séparées que les trois hommes (Masao Adachi, Kasuo Tohira et Haro Wako) et la femme Mariko Yamamoto sont emmenés à l’aéroport de Beyrouth. Commençant à sentir le coup fourré, les Japonais auraient, toujours selon Begdache, tenté de protester mais ils auraient été sévèrement rappelés à l’ordre et installés à bord d’un avion de la MEA sans autres passagers qu’eux-mêmes, une escorte de sécurité et une personne de nationalité japonaise... Cette version contredit totalement celle présentée par le général Sayed. Et entre les deux, nombreux sont ceux qui ne savent plus où est la vérité. Me Sinane Barrage s’est fait l’écho de ce doute hier. Dans une déclaration à la presse, il s’est demandé quelle version croire, tout en précisant que celle de Begdache semble toutefois plus cohérente... Ce malaise s’est d’ailleurs répercuté dans les slogans lancés hier par les manifestants qui ont entrepris une marche du Sérail au siège du ministère de l’Intérieur sous une pluie battante. «À bas le gouvernement ! À bas le ministre de l’Intérieur», ont-ils scandé puis ils ont entouré des hymnes révolutionnaires en hommage à Kozo Okamoto, le seul des cinq Japonais à avoir obtenu l’asile politique au Liban.
Dans ce qui ressemble fort à une tentative de rattrapage de la répression violente de la manifestation de vendredi dernier, les forces de l’ordre ont encadré hier les 300 partisans des militants japonais qui protestaient contre la décision du gouvernement d’expulser les quatre membres de l’Armée rouge vers la Jordanie, avant qu’ils ne soient renvoyés dans leur pays. Cette...