Infrastructure - C'est le chaos total, note Zein en commission parlementaire Naaman critiqué pour sa gestion du dossier du téléphone

Débat houleux hier, place de l’Étoile, où les membres de la commission parlementaire des Postes et Télécommunications n’ont pas caché leur mécontentement et leur déception devant les explications du ministre des P et T, M. Issam Naaman, au sujet du projet de développement du réseau du téléphone fixe. «Nous regrettons sincèrement que le citoyen fasse les frais de la transparence appliquée, de la négligence et des compromis», s’est indigné le président de la commission, M. Abdel Latif Zein, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue au terme de la réunion. Celle-ci intervient une semaine avant la séance parlementaire qui sera consacrée mercredi prochain aux interpellations des députés, dont trois portent sur le téléphone. Selon des sources parlementaires, le ministre a été plutôt critiqué par les députés dont les remarques et les questions portaient principalement sur les raisons pour lesquelles les délais fixés pour l’exécution du plan de développement du réseau téléphonique n’ont pas été respectés. Ce plan était supposé avoir été mené à terme à la fin de l’année dernière, mais quelle n’a été la surprise des parlementaires d’entendre M. Naaman leur préciser qu’il en est seulement à sa deuxième phase et que les travaux relatifs à la troisième phase pourraient être adjugés au cours de la deuxième semaine d’avril. Les députés ont en outre relevé l’existence d’«erreurs» au niveau du plan sur base duquel des centraux téléphoniques ont été ouverts. Ils ont évoqué la difficulté des communications par le biais de centraux aériens, se disant choqués de ce que l’État ait pu dépenser des sommes énormes pour financer un projet qui semble loin d’être parfait, selon les mêmes sources. Au cours de sa conférence de presse, M. Abdel Latif Zein a d’ailleurs fait état de «violentes protestations» parlementaires. «Nous ne sommes pas du tout convaincus par les explications du ministre, qui affirme que le retard dans l’exécution du plan de développement du réseau téléphonique est dû à la politique de transparence appliquée par l’État. Malheureusement, cette transparence est devenue un obstacle devant la réalisation des projets», a-t-il ajouté. Pour illustrer le problème qui se pose au niveau du développement du réseau téléphonique fixe, M. Zein a déclaré : «C’est le chaos le plus total. On ne sait pas qui du ministère des P et T, ou du Conseil du développement et de la reconstruction s’occupe du dossier».