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Actualités - ANALYSE

Les allégations israéliennes réfutées par Beyrouth Les autorités locales mettent en garde contre un faux retrait

«Israël, souligne un dirigeant libanais, tente de faire accroire que c’est le Liban lui-même qui refuserait la récupération du Sud et de la Békaa-Ouest occupés ! Cette étrange logique se fonde sur le fait que nous tenons au jumelage avec Damas. D’où les Israéliens prétendent déduire que nous ne voulons pas reprendre notre bien tant que le Golan n’a pas été restitué à la Syrie. C’est évidemment faux et la Résistance est là pour prouver combien nous tenons à la libération de notre territoire». «Mais, précise cette personnalité, il faut que cela soit bien clair : le retrait israélien doit s’accomplir selon les termes de la 425 et de sa résolution d’application, la 426. En dehors de cette voie, on ne saurait ni combien de temps l’opération prendrait ni, surtout, quelle serait son étendue géographique effective. Or, le gouvernement de Barak reste intentionnellement dans le flou. Il évoque un redéploiement de son armée le long de la frontière avec le Liban. Est-ce que cela veut dire qu’il y aurait repli derrière les frontières internationalement reconnues de notre pays ? Les Israéliens ne voudraient-ils pas plutôt installer des positions à l’intérieur de notre pays, sous prétexte de protéger plus facilement les kibboutzim de Galilée ? S’agirait-il simplement pour l’occupant de redéfinir sur le terrain cette “ceinture de sécurité” qu’il invoque depuis 1978 pour justifier la spoliation de notre territoire ?» «Il est évident, rappelle ce responsable, qu’un redéploiement déguisé en retrait, comme cela ressort du plan présenté hier par l’armée à Barak, ne changerait rien à la situation et n’arrêterait pas la résistance active. Cela étant, on peut en pratique se poser des questions au sujet du vide sécuritaire que susciterait un retrait véritable mais brusque. Il faudrait alors voir, notamment, ce qu’il adviendrait de la Finul et du comité de surveillance. Devrait-on déployer l’armée libanaise dans la région frontalière, et selon quel schéma ? Pourrait-on réhabiliter dans la pratique la convention d’armistice de 1949 en la modernisant ? C’est bien ce que nous souhaitons, mais pour un accord, il faut être deux. Or, Ehud Barak ne se prononce pas. Il ne dit pas ce que signifie exactement le redéploiement qu’il promet d’effectuer avant juillet. On ne peut pas du tout exclure dès lors qu’il projette un retrait visant avant tout à nous poser des problèmes en déstabilisant le Sud et en y provoquant, par des actions militaires déterminées, une tension et des troubles sans précédent». Pour ce dirigeant libanais, «si Israël n’était pas de mauvaise foi, il aurait tout simplement annoncé qu’il va appliquer à la lettre cette 425 que Barak évite soigneusement de citer quand il parle de retrait. Cela peut-être parce qu’il ne veut pas créer un précédent en se soumettant à une résolution onusienne, ce qui pourrait le forcer à reconnaître ensuite la 242 et la 338, ainsi que la 194 relative au retour de la diaspora palestinienne. Mais le gouvernement israélien peut, aussi, préparer un plan visant à frapper durement le Liban et son infrastructure sous prétexte de riposte à des actes de résistance intervenant lors d’un retrait qui serait unilatéral». Selon cette personnalité, «si Israël devait appliquer la 425, la procédure de retrait ainsi que les mesures pour la protection des frontières communes deviendraient une responsabilité internationale et non une responsabilité uniquement libanaise comme l’État hébreu le prétend. En termes pratiques, on ne peut demander aux seules forces régulières libanaises un maintien de sécurité frontalière que l’armée israélienne elle-même, malgré toute sa puissance, ne parvient pas à assurer. La légalité internationale a d’ailleurs prévu expressément, dans la 425 et dans la 426, un soutien actif à la souveraineté et à l’intégrité territoriale libanaise à travers la Finul. Si le retrait devait s’effectuer en dehors de ce cadre, le sort des contingents de Casques bleus serait en balance». C’est ce dont le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, a discuté récemment avec les pays participants, apprend-on à Beyrouth, où l’on ajoute que le cas échéant, le Conseil de sécurité tiendrait une séance spéciale à ce sujet. Trois hypothèses seraient à l’étude : renforcer la Finul ; la remplacer par une force multinationale ; réhabiliter la convention d’armistice de 1949. Cela à supposer qu’Israël accepte de se soumettre à la 425, ce qui est loin d’être
«Israël, souligne un dirigeant libanais, tente de faire accroire que c’est le Liban lui-même qui refuserait la récupération du Sud et de la Békaa-Ouest occupés ! Cette étrange logique se fonde sur le fait que nous tenons au jumelage avec Damas. D’où les Israéliens prétendent déduire que nous ne voulons pas reprendre notre bien tant que le Golan n’a pas été restitué...