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Actualités - REPORTAGES

Sécurité - L'agression armée contre l'épicier vendant des spiritueux L'Orient Le Jour enquête à Darb el-Sim (photos)

Samedi 11 mars. Dix-neuf heures trente. Malek Géha, 49 ans, est assis dans son petit magasin à Darb el-Sim. Ce village, situé à l’est de Saïda, est plongé dans le noir. Une bougie placée sur le bureau de Malek constitue la seule source de lumière. Un homme, qui doit avoir la trentaine, apparaît au haut du petit escalier de l’épicerie. L’air méfiant, il demande à Malek une bouteille d’arak. L’épicier se lève, gagne le coin réservé aux bouteilles d’alcool, en prend une et se prépare à revenir vers le client. Celui-ci a déjà dégainé son revolver (de marque Tokarev), il tire deux balles qui atteignent la victime à l’abdomen. Puis il prend la fuite à travers les vergers situés en face de l’épicerie. Un médecin de l’hôpital Hammoud affirme que Malek souffre de plusieurs déchirures à l’estomac. Le même médecin assure que c’est seulement hier que Malek a commencé à parler. Il est demeuré inconscient pendant trois jours. Il est toujours aux soins intensifs. Quand pourra-t-il en sortir ? Le médecin précise : «Son séjour chez nous durera longtemps». Cet attentat a, une nouvelle fois, mis en relief le problème des relations des villages de l’est de Saïda avec leur environnement, surtout avec le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el-Héloué, dont une partie est construite sur les terrains relevant de Darb el-Sim. On sait à ce propos que dans le sillage de la «Guerre de la montagne», des affrontements avaient opposé les habitants de ces villages à ceux du camp de 1983 à 1985. L’agression n’est pas la première du genre Le fait que l’assaillant se soit enfui à travers les vergers vers Aïn el-Héloué donne à penser qu’il s’agit d’un Palestinien. Cependant, une délégation représentant des comités populaires du camp d’Aïn el-Héloué a rencontré les dirigeants de la municipalité de Darb el-Sim et nié toute relation avec cet attentat. Dans le but évident de désamorcer toute tension potentielle avec les habitants de Darb el-Sim, à la suite de l’agression de samedi dernier, les Palestiniens d’Aïn el-Héloué ont brûlé des pneus et organisé des manifestations à l’intérieur du camp pour prouver leur solidarité avec leurs voisins de l’est de Saïda et exprimé leur mécontentement face à de tels actes. Une enquête est menée depuis samedi pour dévoiler l’identité de l’assaillant. Les habitants de Darb el-Sim ont effectué, dimanche dernier, après la messe dominicale, une marche silencieuse jusqu’au barrage de l’armée situé à l’entrée du village. Les responsables des forces de l’ordre et de l’armée ont discuté avec le président de la municipalité, le Dr Tannous Bassil, de la possibilité de l’installation d’un nouveau barrage dans le village. Les habitants de Darb el-Sim affirment, d’ailleurs, que des patrouilles sillonnent depuis samedi les rues du village. Objectif : garantir un climat de sécurité dans la région. Selon le prêtre de la paroisse de Darb el-Sim, le père Maroun Géha, l’agression de samedi n’est pas la première du genre. Un attentat moins grave contre un commerçant de produits alimentaires Hanna Sader, a eu lieu en 1993. Selon le père Géha, plusieurs cambriolages ont été également commis dans le village. Compte tenu du contexte délicat à l’est de Saïda et afin que l’agression de samedi dernier n’ait pas de retombées fâcheuses, diverses personnalités politiques ont exprimé leur réprobation suite à cet attentat : la députée Bahia Hariri, les anciens députés Habib Sadek et Nazih Bizri, et le chef du régional Kataëb de Saïda-Zahrani, Nicolas Sakr. Le président de l’Organisation populaire nassérienne, le député Moustapha Saad, s’est réuni avec le président de la municipalité de Darb el-Sim, le Dr Tannous Bassil, le moukhtar Maroun Zaklit, le père Géha ainsi qu’avec d’autres personnalités. Il a déclaré suite à cet entretien que «tout ce qui porte atteinte à Darb el-Sim nous touche également». Les habitants du village sont unanimes à demander aux autorités d’assurer la sécurité dans cette localité. Ce qui garantirait, selon eux, un retour digne des habitants des villages qui ont été victimes de l’exode forcé dans les années quatre-vingt.
Samedi 11 mars. Dix-neuf heures trente. Malek Géha, 49 ans, est assis dans son petit magasin à Darb el-Sim. Ce village, situé à l’est de Saïda, est plongé dans le noir. Une bougie placée sur le bureau de Malek constitue la seule source de lumière. Un homme, qui doit avoir la trentaine, apparaît au haut du petit escalier de l’épicerie. L’air méfiant, il demande à Malek...