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Actualités - CHRONOLOGIE

Autriche - Perte sèche de 100 millions de schillings pour Vienne Sanctions de l'UE : gros impact sur les congrès, le tourisme épargné

L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Autriche le mois dernier et les sanctions européennes qui ont suivi ont provoqué de nombreuses annulations de congrès mais n’ont pas freiné le tourisme. Les 14 partenaires européens de l’Autriche ont gelé tout contact politique bilatéral avec Vienne et ces sanctions ont parfois été accompagnées d’initiatives privées, telles que suspensions de jumelage avec des cités autrichiennes, annulations de classes de neige ou de congrès. Près d’un demi-million d’Autrichiens, sur une population de 8 millions, vivent du tourisme, ce secteur représentant 6,5 % du produit intérieur brut, soit plus qu’en Espagne et en Grèce. «D’après nos calculs, 20 000 nuitées ont été annulées pour cette année, et environ 10 000 pour l’an prochain», résume Karl Seitlinger, directeur de l’Office de tourisme de Vienne. «Ce ne sont pas vraiment les touristes individuels qui annulent leur voyage, mais le monde des affaires. Des réunions, congrès et autres conférences ont été annulés. Cela représente une perte sèche de 100 millions de schillings» (7,2 millions d’euros) pour la capitale, selon lui. Le phénomène dépasse largement Vienne : le British Design Festival et la Société européenne de pédiatrie ont annulé leurs réunions annuelles prévues à Graz (sud), où ces deux organisations devaient réunir en tout 1 300 personnes, qui non seulement auraient participé aux congrès, mais aussi dormi, bu et mangé dans la ville durant trois jours. Les organisateurs ont annulé non pas par motif politique, mais par crainte de désistements en série de la part des participants eux-mêmes. «Le nouveau gouvernement est pour nous réellement un désastre», assure Georg Lamp, directeur du centre des congrès de Innsbruck qui a enregistré l’annulation d’une conférence médicale européenne, puis celle d’un groupe juif. «Ces deux réunions représentaient plus de 700 personnes durant 4 jours, à environ 3 000 schillings (216,5 euros) par personne et par jour. La perte est d’environ 9 millions de schillings (650 000 euros). On peut alors seulement espérer que la fureur (européenne) contre Haider va se calmer», explique-t-il. Mais Innsbruck et toute la région du Tyrol qui l’entoure n’ont pas vu disparaître pour autant les touristes, et le directeur de l’office du tourisme du Tyrol, Josef Margreiter se dit satisfait de la saison d’hiver. «L’Autriche est un pays qui attire les mêmes touristes d’une année à l’autre. Ils savent ce qu’ils aiment et ils reviennent. La politique n’a rien à voir», selon lui. Pour lui, «il y a une grosse différence entre ce que les hommes politiques européens disent et ce que les touristes pensent». «Les touristes font la séparation entre la politique et les vacances», confirme M. Lamp. En Carinthie, la province dont l’homme fort de l’extrême droite Joerg Haider est gouverneur, l’office du tourisme assure n’avoir enregistré que vingt annulations de touristes individuels, mais regrette amèrement deux annulations «spectaculaires» : celle de l’association de management européen pour la santé (EHMA), dont le siège est à Dublin (350 participants), et celle d’un concert de l’Orchestre de la jeunesse de l’Union européenne.
L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Autriche le mois dernier et les sanctions européennes qui ont suivi ont provoqué de nombreuses annulations de congrès mais n’ont pas freiné le tourisme. Les 14 partenaires européens de l’Autriche ont gelé tout contact politique bilatéral avec Vienne et ces sanctions ont parfois été accompagnées d’initiatives privées,...