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Actualités - CHRONOLOGIE

Chili - L'ancien dictateur avait envoyé en prison celui qui est devenu président Muet, Pinochet s'est tenu à distance de l'investiture de Lagos

L’ancien dictateur Augusto Pinochet, qui en 1986 avait envoyé en prison celui qui est devenu le nouveau président du Chili, a gardé le silence et s’est tenu à distance de la prise de fonctions du socialiste Ricardo Lagos. Le mutisme du général Pinochet a été une décision «prudente», a déclaré à la presse le président du Sénat, Andres Zalvidar, après avoir reçu le serment de Ricardo Lagos. La brève cérémonie de passation des pouvoirs entre le président sortant Eduardo Frei et M. Lagos s’est déroulée devant le Congrès à Valparaiso (environ 110 km au nord-ouest de Santiago). Pendant ce temps, Pinochet est resté reclus dans sa résidence de Bucalemu, également située sur le littoral de l’océan Pacifique, mais à environ 80 km au sud de Valparaiso et à 150 km de Santiago. Selon M. Zalvidar, l’ancien dictateur avait annoncé, formellement et à l’avance, qu’il ne serait pas présent. Augusto Pinochet est sénateur à vie depuis qu’il a quitté le commandement de l’armée de terre en 1998. À ce titre, il avait reçu une invitation protocolaire pour la prise de fonctions de Lagos, deuxième président socialiste, après Salvador Allende, mort lors du coup d’État dirigé par le général en 1973. L’ancien dictateur fait l’objet de 72 plaintes déposées au Chili pour des crimes commis sous son régime (1973-1990). Le juge Juan Guzman Tapia a demandé la levée de son immunité parlementaire, requête à laquelle s’est associé l’État chilien. Le gouvernement de M. Frei avait déclaré publiquement craindre que sa présence à Valparaiso ne suscite des manifestations de la part de ses sympathisants comme de ses détracteurs. Plusieurs dizaines d’opposants à l’ancien homme fort du Chili étaient d’ailleurs présents autour du Congrès, réclamant «la prison pour l’assassin». «Il a mieux valu qu’il (Pinochet) ne vienne pas», a estimé la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Soledad Alvear. C’est la première fois, depuis le retour de la démocratie, que l’ancien dictateur n’assiste pas à la prise de fonctions d’un nouveau président. En 1990, il avait lui-même remis le pouvoir au démocrate-chrétien Patrico Aylwin et en 1994 il assistait, en tant que commandant en chef de l’armée de terre, à l’ascencion d’Eduardo Frei. Mais Pinochet et Lagos sont de vieux ennemis. En 1986, le socialiste avait été jeté en prison, peu après un attentat contre l’ancien dictateur, au cours duquel cinq de ses gardes du corps avaient été tués. Ricardo Lagos avait été libéré trois semaines plus tard à la suite d’une intense campagne internationale. Vendredi passé, des images de la télévision Canal 13 de l’Université catholique avaient montré le général Pinochet cheminant lentement dans sa propriété, accompagné d’un médecin et de gardes du corps. L’ancien dictateur, âgé de 84 ans, est revenu au Chili le 3 mars après près de 17 mois de détention à Londres, sous le coup d’une demande d’extradition de la justice espagnole. Libéré pour raisons de santé, il a été accueilli, souriant et debout, par des militaires à l’aéroport de Santiago, lors d’une cérémonie qui a indigné le gouvernement sortant et M. Lagos. Puis, il a quitté Santiago pour Bucalemu afin de préparer sa défense.
L’ancien dictateur Augusto Pinochet, qui en 1986 avait envoyé en prison celui qui est devenu le nouveau président du Chili, a gardé le silence et s’est tenu à distance de la prise de fonctions du socialiste Ricardo Lagos. Le mutisme du général Pinochet a été une décision «prudente», a déclaré à la presse le président du Sénat, Andres Zalvidar, après avoir reçu le...