Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Catastrophe minière - Barakov sous le choc après une terrible explosion Coup de grisou tragique en Ukraine : 80 morts

L’Ukraine était sous le choc hier après l’explosion qui a tué la veille 80 mineurs dans la région de Lougansk (est) lors du pire accident minier depuis l’indépendance du pays en 1991. Toute la nuit, un funèbre ballet s’est poursuivi à la mine de Barakov (ville de Soukhodolsk, à une soixantaine de kilomètres de Lougansk) : emballés dans des sacs en plastique et recouverts de couvertures, les corps des 80 mineurs tués – le plus jeune avait 19 ans – ont été remontés un par un, allongés sur des civières, par près de 250 secouristes exténués. En outre, sept blessés, dont cinq sont dans un état grave, sont hospitalisés avec des brûlures, des commotions cérébrales et divers autres traumatismes, selon le ministère ukrainien des Situations d’urgence. La plupart des mineurs sont morts asphyxiés. Les autres ont été brûlés vifs ou écrasés par l’effondrement des galeries, a indiqué Sergueï, un secouriste de 42 ans, émergeant d’un puits le visage encore noir de suie. Les funérailles doivent avoir lieu lundi, a indiqué le service de presse du gouvernement, en présence du Premier ministre Viktor Iouchenko, qui a repoussé une visite à Washington où il devait notamment s’entretenir avec des responsables du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. De son côté, le président ukrainien Léonid Koutchma a décrété le deuil lundi et mardi, et a annulé une visite en Pologne. Selon le ministère des Situations d’urgence, l’explosion a été vraisemblablement provoquée par «une concentration trop élevée de poussière de charbon qui aurait pris feu au contact d’une flamme ou d’une étincelle». Auparavant, ce ministère avait parlé d’une explosion de méthane (coup de grisou). Au moment de l’accident, 277 mineurs travaillaient à près de 700 mètres de profondeur. Prostrées, quelque 200 personnes, familles ou amis des mineurs tués, ont assisté dans la nuit de samedi à dimanche à la remontée des corps. Puis, dans la matinée, elles s’étaient regroupées dans le bâtiment administratif de la mine où une liste des morts avait été affichée, accompagnée des condoléances des dirigeants de l’entreprise. Barakov est une mine d’État qui fonctionne depuis 1957, emploie près de 1 500 mineurs et produit quelque 2 000 tonnes de charbon par jour. C’est la plus importante des 11 mines que compte la ville de Soukhodolsk. Cette nouvelle catastrophe souligne la situation désespérée de l’industrie houillère ukrainienne qui emploie près de 600 000 mineurs dans quelque 200 mines concentrées principalement dans le riche bassin houiller du Donbass (est). Les salaires mensuels dépassent rarement l’équivalent de 100 dollars dans ce secteur. Déjà en mai 1999, 51 mineurs avaient péri dans une explosion de méthane dans la région de Donetsk (est). En avril 1998, 63 mineurs avaient connu le même sort dans une autre mine de la région de Donetsk. Au total en 1999, 282 mineurs sont morts brûlés, étouffés lors de pannes de ventilateurs, ou encore écrasés dans l’éboulement de galeries ou des chutes d’ascenseurs. Année après année, les subventions octroyées à cette industrie moribonde diminuent et les équipements ne sont plus remplacés. Facteur aggravant, les salaires sont souvent payés avec plusieurs mois de retard, sapant à la fois moral et discipline. Selon le syndicat indépendant des mineurs, l’État doit aux mineurs près de 1,5 milliard de hryvnias (environ 270 millions de dollars).
L’Ukraine était sous le choc hier après l’explosion qui a tué la veille 80 mineurs dans la région de Lougansk (est) lors du pire accident minier depuis l’indépendance du pays en 1991. Toute la nuit, un funèbre ballet s’est poursuivi à la mine de Barakov (ville de Soukhodolsk, à une soixantaine de kilomètres de Lougansk) : emballés dans des sacs en plastique et...